ESPA Vontovorona : Le camion venu reprendre le groupe électrogène, immobilisé par les étudiants

Tension sur le campus de Vontovorona. Les étudiants de l’ESPA ont bloqué un camion venu reprendre un des groupes électrogènes promis au site universitaire. Au cœur du bras de fer, une facture contestée et des procédures jugées floues.

Les universitaires de Vontovorona ont immobilisé, hier, un camion venu charger le second groupe électrogène installé à l’École supérieure polytechnique d’Antananarivo (ESPA). Selon les témoins, un premier groupe avait déjà été repris par la société fournisseur plus tôt dans la journée. Lorsque le camion est revenu pour embarquer le second appareil, des étudiants se sont interposés. Le véhicule a été bloqué à l’intérieur du campus avec un pneu crevé, signe d’une tension montée d’un cran. D’après plusieurs étudiants, l’enseigne du transporteur avait été masquée, mais le cache-logo a été arraché, révélant l’identité d’un fournisseur local d’équipements de ce type. « Ce groupe est déjà à nous. Le camion ne sortira pas tant que le premier groupe ne sera pas restitué », ont déclaré des représentants étudiants, qui exigent le retour du premier appareil avant toute levée du blocage. Ils appellent également le président Andry Rajoelina à « honorer la promesse » faite au campus.

Procédures

Côté transporteur et fournisseur, la version diverge. Le conducteur du camion et son équipe affirment que la facture n’a pas été réglée et que, compte tenu du contexte national, ils redoutent de ne pas être payés. La société indique avoir donc décidé de reprendre les groupes électrogènes, considérés comme sa propriété tant que la transaction n’est pas soldée. Il est intéressant de rappeler que le dossier s’inscrit dans une chronologie serrée. Le 8 octobre, le chef de l’État avait annoncé l’attribution de deux groupes électrogènes au campus de Vontovorona. Les machines sont arrivées dès le 10 octobre. Mais, à en croire les interlocuteurs au campus, des failles de procédure – engendrées par l’urgence – pourraient expliquer l’impasse actuelle. Au-delà du bras de fer local, l’affaire renvoie à la gouvernance des acquisitions publiques en période de crispation politique. Les étudiants réclament une clarification rapide des engagements et l’intervention des autorités (Jirama, Ministère de l’Énergie et des Hydrocarbures, Ministère de l’Enseignement supérieur) pour trancher : qui est propriétaire des équipements et à quelles conditions ? À ce stade, le camion demeure immobilisé sur le campus, dans un contexte qui reste flou. Une médiation officielle – accompagnée, le cas échéant, de la présentation des pièces contractuelles (bon de commande, réception, facture, conditions de paiement) – pourrait constituer une piste rapide pour apaiser la situation et clarifier le statut, les modalités de mise à disposition et d’utilisation de ces groupes attribués.

Antsa R.