La mise en œuvre du projet 105 MW se poursuit, malgré la situation actuelle. Si le projet 105 MW promet d’alléger le délestage du RIA (Réseau interconnecté d’Antananarivo), des réserves persistent sur le coût du carburant subventionné et la capacité du réseau Jirama.
Une grande première sur la RN2. Aucune entité n’avait encore transporté une charge supérieure à 70 tonnes sur cette route nationale. Mais le premier essai est un succès. Le premier convoi d’équipements lourds destinés au projet de 105 MW a été officiellement réceptionné à Ambohimanambola le dimanche 12 octobre. Huit autres convois sont encore attendus sur ce site. Notons qu’après des calculs et essais techniques, le test grandeur nature réalisé la semaine dernière s’est déroulé sans incident, ouvrant la voie aux prochains départs depuis Toamasina « dans les jours à venir », sous réserve des conditions sécuritaires et opérationnelles, selon notre source auprès de l’Administration publique.
Simplifié. La réception, initialement envisagée comme un événement d’envergure en présence du chef de l’État, s’est finalement tenue en format réduit, en présence de représentants de la Jirama et du ministère de l’Énergie et des Hydrocarbures (MEH). Cependant, le chantier reste d’ampleur. Il faut encore acheminer 6 blocs moteurs de 74 t, sept alternateurs de 59 t et 3 transformateurs de 50 t vers le site d’Ambohimanambola, où TriguEnergy prendra en charge l’installation. Pour sécuriser ces convois exceptionnels, le ministère des Travaux publics (MTP) indique avoir renforcé 13 ponts sur l’itinéraire. La logistique d’acheminement mobilise le MTP, le ministère des Transports et de la Météorologie (MTM) et la société LocaMat. Chaque étape est calibrée pour limiter l’impact sur le trafic et garantir la stabilité des ouvrages.
Défis complexes
Sur le plan énergétique, les autorités promettent que la mise en service de la centrale atténuera le délestage du Réseau interconnecté d’Antananarivo (RIA). Des réserves techniques demeurent toutefois. D’abord, en ce qui concerne l’approvisionnement en carburant, la production thermique reste coûteuse et suppose des subventions publiques pour éviter une flambée des tarifs. Ensuite, la saturation du réseau de distribution de la Jirama pourrait limiter les gains immédiats si des renforcements n’accompagnent pas l’arrivée de la nouvelle capacité. Bref, à court terme, la priorité est de sécuriser la cadence des convois jusqu’à la livraison complète des équipements. À moyen terme, la réussite du projet dépendra de la chaîne logistique en carburant, de la discipline financière nécessaire à son financement, et des investissements réseau permettant d’absorber et d’acheminer l’énergie supplémentaire vers la capitale et sa périphérie.
Antsa R.
