
Les PME (Petites et Moyennes Entreprises) victimes ou non des actes de pillage, se sentent pénalisées en cette situation de crise qui prévaut dans le pays.
En effet, « les ménages vont réduire leur consommation en s’approvisionnant essentiellement des produits de première nécessité car l’on vit dans une incertitude. Tout projet d’extension ou de développement d’activité des entrepreneurs est actuellement en veille. Les PME fonctionnent juste pour une question de survie. En outre, les indicateurs de la Banque Mondiale font état d’une persistance de la pauvreté en milieu rural et du déclin de la classe moyenne en ville. Ce qui va conduire à une baisse des investissements ainsi qu’à une récession économique surtout quand l’environnement non sécuritaire actuel persiste », a soulevé Njaka Rajaonarison, le gérant fondateur du cabinet Esprit d’Entreprise (EdE) lors d’une rencontre avec la presse hier.
Incohérence
Et lui de préciser que les PME sont toujours confrontés à d’autres problèmes persistants à part les impacts de la crise actuelle. « Il s’agit notamment des coûts de facteurs de production très élevés plus particulièrement celui de l’énergie qui atteint à plus de 20 cents le kilowattheure alors que la moyenne au niveau international est de l’ordre de 10 cents/kwh. Et encore, l’accès à l’électricité s’avère difficile pour les entrepreneurs. On observe même une incohérence entre la politique de l’Etat sur le projet ODOF (One District One Factory) et la réalité sur le terrain. Des promoteurs de projet ODOF ne peuvent même pas avoir accès à l’énergie pour faire fonctionner leurs unités de transformation. Quant aux industries, elles ont besoin d’une courant force pour développer leurs activités », a-t-il fait savoir.
Cadre réglementaire
Un autre problème récurrent est également évoqué, outre cette difficulté d’accès à l’énergie. « La mise en place d’un cadre réglementaire légal favorisant l’environnement des affaires et la facilitation à l’investissement reste également problématique. Des dialogues public-privé ont été organisés à maintes reprises mais cela n’a abouti à rien puisque les recommandations émises par le secteur privé n’ont jamais été pris en compte et mis en application. Ce qui a découragé les entrepreneurs. Concernant les plans de développement sectoriel ou de chaque filière établis en collaboration avec les partenaires techniques et financiers, ces documents ont été classés dans les tiroirs car ils n’ont pas été appropriés par toutes les parties prenantes en vue de leur application effective. Ce n’est pas tout ! L’accès aux ressources foncières et la création d’une banque de développement constituent d’autres contraintes bien connues par les dirigeants du pays mais cela n’a pas été mis en œuvre jusqu’à présent », a enchaîné Njaka Rajaonarison.
Sécurité
S’agissant des mesures prises en faveur des entreprises victimes d’actes de pillage, « il faut accélérer la facilitation d’accès au financement à taux zéro tout en appliquant des mesures d’accompagnement pour les banques qui vont afficher un taux de risque élevé. L’amnistie fiscale doit être mise en vigueur. Hormis cela, la sécurité constitue également une condition sine qua none permettant aux entrepreneurs de relancer leurs activités. La situation de crise qui perdure va également à leur encontre. Toutes les parties prenantes doivent ainsi trouver une solution permettant de revenir à la situation normale. En effet, les entreprises deviennent improductives quand elles s’arrêtent de travailler même en une seule journée. Elles n’ont pas les moyens de payer leurs employés », a conclu cet expert en Entrepreneuriat.
Navalona R.