
Une foule imposante a de nouveau convergé hier vers la Place du 13 mai, devant la mairie d’Analakely.
Politiques, artistes, influenceurs et simples citoyens ont répondu à l’appel de la mobilisation, symbole d’un réveil populaire face à la situation nationale. Pour Tsivery Harisoa Mao Tse Toung, journaliste et analyste, cette présence massive illustre la détermination du peuple à défendre sa dignité. « Tandroka aron’ny vozona ny vahoaka », a-t-il déclaré, signifiant que le peuple est la corne qui protège le cou de la Nation. « Si le CAPSAT n’était pas sorti aux côtés du peuple, nous serions encore plongés dans une bataille sans fin », a-t-il poursuivi. Selon lui, le pays traverse une période charnière où la parole citoyenne doit primer sur la force des armes. « Pouvons-nous seulement nous écouter les uns les autres ? », s’est-il interrogé, déplorant « un grand recul pour le pays ».
Révolution pacifique
Évoquant les drames du passé, Tsivery Harisoa Mao Tse Toung a rappelé les nombreux incidents et affrontements qui ont coûté la vie à des soldats malgaches. « Il ne faut pas dénigrer ceux qui ont versé leur sang », a-t-il souligné, tout en appelant à une révolution pacifique et morale. Madagascar, a-t-il rappelé, a connu six révolutions – de 1947 à 2009 – et la lassitude populaire s’installe. « Ce n’est plus une question de position gouvernementale, mais de changement véritable », a-t-il insisté. Le pays, selon lui, s’effondre sur tous les plans : économique, social et communautaire. « Ce ne sont pas les ministères qu’il faut changer, mais le système tout entier », a-t-il affirmé, en évoquant les failles d’un accord datant du 14 septembre 1958, toujours présent dans la structure de l’État.
Historique
Face à cette situation, Tsivery Harisoa Mao Tse Toung a lancé un appel vibrant : « Ne soyons pas stupides. Nous sommes nombreux, désespérés parfois, mais nous restons le cœur de ce pays. Remercions les paysans, les agriculteurs, ceux qui ont faim mais qui travaillent encore. Aidons-nous maintenant. » Selon lui, « l’arrivée du colonel Michaël Randrianirina au pouvoir n’est pas un hasard, mais le signe d’un tournant historique ». Il a d’ailleurs évoqué l’exemple du colonel Ratsimandrava, figure emblématique tombée le 11 février, qui déclarait : « Tsy miamboho adidy aho, mon Général » – « Je ne faillirai pas à mon devoir ». Une phrase qui, selon lui, doit inspirer les dirigeants actuels.
Indépendance financière
Pour Tsivery Harisoa Mao Tse Toung, la lutte ne doit pas se limiter à la conquête d’un siège politique, mais porter sur un véritable changement d’idées et de valeurs. « Nous ne voulons pas d’une bataille pour des sièges, mais pour une vision », a-t-il martelé. Il a rappelé que les étudiants ont souvent été à l’origine des grands mouvements de changement, depuis 1972, parce que « l’éducation reste la base de toute révolution ». Aujourd’hui, il appelle à une éducation tournée vers l’indépendance financière et la conscience nationale. « Le pétrole a coulé à Tsimiroro, mais c’est la morale qui doit couler dans nos veines », a-t-il conclu, dans un ton mêlant gravité et espoir.
Nadia R.
Devrait on lire le petit livre de Mao…? Mdr