
Le colonel Michaël Randrianirina, nouveau président de la Refondation de la République, a prononcé hier son discours d’investiture lors de sa prestation de serment à la Haute Cour constitutionnelle à Ambohidahy.
À quoi ressemblera le nouveau régime ? À l’occasion de la cérémonie de prestation de serment à Ambohidahy, au siège de la Haute cour constitutionnelle, Michaël Randrianirina, nouveau chef d’État, a affiché la couleur. Il a promis un « changement radical de la gouvernance » et une « rupture par rapport au passé », marquant ainsi l’ouverture d’un « nouveau chapitre de la vie nationale ». Des annonces qui tiennent compte, visiblement, des aspirations du mouvement populaire qui a fait chuter l’ancien régime. Les manif des ces dernières semaines veulent faire table rase du passé et les nouveaux dirigeants promettent de suivre cette orientation.
Pillage. Dans un ton à la fois ferme et conciliant, le colonel Michaël Randrianirina a justifié l’intervention de l’armée par « le cri du peuple », notamment celui de la jeunesse. « Les jeunes ont réclamé la justice, les droits fondamentaux comme l’accès à l’eau et à l’électricité, pourtant ils ont dû faire face à une répression, à une violation des droits de l’homme, à la violence », a-t-il dénoncé. Selon lui, « le régime autoritaire » précédent a « plongé le peuple dans l’obscurité pendant des années », et a choisi « la brutalité et la répression » au détriment du dialogue social. « De nombreux jeunes manifestants ont été arrêtés et violentés injustement alors qu’ils réclamaient simplement à l’État leurs droits à l’eau et à l’électricité », a-t-il poursuivi, avant de souligner que « la jeunesse a été victime d’injustice, de pillage de ses ressources et de détournement des biens publics ». Face à cette situation, « l’armée a pris ses responsabilités », a-t-il affirmé, se posant ainsi comme un acteur de redressement plutôt que de coercition.
Énergie
Après le soutien effectif des militaires du camp Capsat dirigés par Michaël Randrianirina, la manifestation a précipité la chute du régime dirigé par Andry Rajoelina. Une semaine après, le nouveau président de la Refondation de la République appelle alors à « l’apaisement et à l’entraide ». Il a déclaré hier que « toutes les forces vives vont se donner la main pour travailler ensemble » afin de remettre le pays sur pied, en avançant les grandes lignes de son programme. Il a aussi promis que son gouvernement s’attellera en priorité à la résolution des problèmes d’énergie, de santé et d’éducation. Sur le moyen terme, le colonel Michaël Randrianirina a annoncé la tenue « d’assises multisectorielles » réunissant l’ensemble des forces vives pour « rédiger la nouvelle Constitution et les textes électoraux ». L’objectif, selon lui, est de bâtir « un système administratif, socio-économique et politique répondant aux aspirations du peuple ».
Ennemis. Concernant la gestion des finances publiques, il a prôné « une politique d’austérité pour éviter les dépenses ostentatoires ». « Il est temps de mettre un terme à tout gaspillage des deniers publics », a-t-il insisté. Le nouveau dirigeant a également affirmé vouloir instaurer « la bonne gouvernance, la culture de la redevabilité et l’efficacité », en s’appuyant sur « le principe de zéro tolérance » face à la corruption et aux abus. Il a aussi annoncé la mise en œuvre de « toutes les mesures nécessaires pour chasser les ennemis de la Nation » et a lancé un appel à la communauté internationale. « Nous sollicitons une étroite collaboration avec nos partenaires. Nous vous appelons à venir nous prêter main forte pour soutenir cette nouvelle politique dans le cadre d’un partenariat équitable basé sur le dialogue sincère », a-t-il conclu.
Rija R.




