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samedi, novembre 22, 2025
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Conjoncture : : Une économie qui se redresse mais un niveau de vie encore dérisoire

Le défi de la productivité agricole reste encore à relever.

L’économie malgache commence à se redresser mais énormément d’efforts restent à faire. C’est le constat de la Banque mondiale dans sa dernière note de conjoncture économique de Madagascar.

Intitulée « Combler le gap de productivité », cette note publiée en février 2025 analyse une économie malgache en redressement, tout en soulignant que la croissance reste insuffisante et inégale pour améliorer significativement le niveau de vie.

Dynamique

La Banque mondiale indique que la croissance économique s’est maintenue à 4,2 % en 2024 et devrait progressivement atteindre 4,7 % en moyenne sur la période 2025-2027. Outre les atouts économiques dont dispose le pays, cette croissance dépend de la poursuite des réformes.

« Cette dynamique sera portée par les secteurs du textile, des mines et des services, à condition que les réformes structurelles récemment engagées se poursuivent. Ces réformes visent à renforcer la concurrence sur le marché dans des secteurs clés et à améliorer le climat d’investissement. »

La note met en lumière l’urgence d’accroître la productivité pour garantir une croissance durable et inclusive, ainsi que la création d’emplois. Elle analyse les défis de productivité au niveau des entreprises sur la base d’enquêtes récentes et propose des pistes pour améliorer leur compétitivité. Selon le bailleur de fonds, la productivité a diminué au cours des deux dernières décennies, plaçant Madagascar parmi les pays les moins performants dans ce domaine.

« Un travailleur malgache est aujourd’hui trois fois moins productif que la moyenne en Afrique subsaharienne, avec un PIB par travailleur en recul de 0,2 % par an. L’écart entre les entreprises est également frappant : les 25 % les plus productives rémunèrent leurs employés jusqu’à sept fois plus que les 25 % les moins productives. L’accès limité au financement, le manque de fiabilité des services publics — notamment l’électricité et l’eau — ainsi que les incertitudes politiques constituent des obstacles majeurs à la productivité. S’ajoutent à cela des infrastructures de transport insuffisantes et un capital humain limité, ralentissant la croissance économique. »

En dessous du seuil de pauvreté

Cette croissance reste insuffisante pour réduire durablement la pauvreté ou générer un nombre significatif d’emplois. « Près de 70 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté international de 2,15 dollars par jour, et plus de 70 % souffrent de privations dans l’accès aux besoins essentiels tels que l’éducation, la santé et un logement décent. Seul 54,9 % de la population en âge de travailler est employé, dont 60,7 % dans l’agriculture. Cette forte dépendance à une agriculture à faible productivité, combinée à des opportunités limitées dans des secteurs mieux rémunérés, illustre la persistance de la pauvreté. Par ailleurs, la vulnérabilité de l’économie aux chocs climatiques aggrave encore la situation des ménages. »

Si la crise ne se prolonge pas, la Banque mondiale prévoit un début de reprise cette année. « La croissance devrait progressivement s’accélérer et atteindre son plein potentiel à partir de 2025. » Cependant, des menaces subsistent : « Parmi les principales, figurent les coupures d’électricité récurrentes et le changement climatique, qui affectent particulièrement l’industrie manufacturière et l’agriculture. Pour stimuler la croissance et améliorer les moyens de subsistance, il est crucial d’accélérer les réformes structurelles, notamment dans l’énergie, les mines et le numérique, secteurs clés pour renforcer la compétitivité et la résilience économique. »

Carences manifestes

Les responsables publics devront encore agir pour relancer la productivité, actuellement entravée par plusieurs carences : accès limité au financement, problèmes d’infrastructure et instabilité politique.

« À Madagascar, seules 8 % des entreprises déclarent avoir accès à un prêt bancaire ou une ligne de crédit. Plus de la moitié (52 %) subissent des coupures d’électricité, et l’état dégradé des routes complique leurs activités. Par ailleurs, 17 % des entreprises considèrent l’instabilité politique comme le principal frein à leur développement, tandis que 30 % signalent un manque de main-d’œuvre qualifiée, limitant ainsi leur croissance. »

Pour améliorer la productivité, la Banque mondiale préconise des réformes ciblées pour renforcer l’environnement des affaires et accroître les capacités des entreprises tout en encourageant l’esprit d’entreprise.

« Ces réformes incluent l’adoption d’une législation favorable aux start-ups, la simplification des procédures pour faciliter leur création et leur exploitation, la promotion de la formation à l’entrepreneuriat, ainsi que la mise en place de programmes d’accélération pour les PME accompagnés d’initiatives de formation des travailleurs et de technologies pour renforcer les entreprises existantes. Il est également crucial de développer des options de crédit-bail et des services financiers numériques, ainsi que de numériser les services gouvernementaux. Enfin, il est essentiel d’aborder les contraintes spécifiques auxquelles font face les entreprises dirigées par des femmes afin de promouvoir une croissance inclusive. » Ces réformes nécessitent bien évidemment un régime stable et reconnu par les partenaires.

R.Edmond.

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1 COMMENTAIRE

  1. Et dire que l’ex Pdt Delestage disait que les gens étaient heureux sans argent.
    Un joli bouquin à écrire sur les absurdités dites par celui-ci

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