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dimanche, novembre 2, 2025
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Redevance de concession : ADEMA S.A réclame les arriérés de paiement de 16 millions d’euros à Ravinala Airports

Le personnel de la société ADEMA réclame directement ses arriérés de paiement à Ravinala Airports.

L’ensemble du personnel de la société Aéroports de Madagascar (ADEMA S.A) lance un ultimatum d’une semaine à Ravinala Airports, gestionnaire des aéroports d’Ivato et de Nosy Be pour le paiement de ses arriérés évalués à 16 millions d’euros. 

« Depuis 2020, la société Aéroports de Paris, opérant à Madagascar sous l’appellation Ravinala Airports, n’a plus versé la redevance annuelle de concession à l’ADEMA. Or, le paiement de cette redevance lui est exigé chaque année en contrepartie de l’exploitation des deux aéroports internationaux, conformément au contrat de concession. La valeur cumulée de ces arriérés est estimée à 16 millions d’euros, soit environ 80 milliards Ar. Cette redevance, due par Ravinala Airports à l’État malgache en sa qualité d’autorité concédante, est destinée à être reversée à l’ADEMA afin d’assurer le fonctionnement et le développement des 55 autres aéroports placés sous sa responsabilité. Parmi eux, on compte 10 aéroports principaux, le reste constituant des aérodromes répartis sur toute l’île », a expliqué Patrick Guy René Raberanto, délégué du personnel de l’ADEMA, lors d’une conférence de presse tenue hier à Ivato.

Concession de 28 ans

Le personnel de la société a rappelé que la gestion des aéroports d’Ivato et de Nosy-Be avait été transférée en 2015 par l’État à la société Aéroports de Paris, dans des conditions pour le moins contestables. « Cette décision politique, prise par le gouvernement en place à cette époque, a fait l’objet de vives contestations de notre part, mais l’affaire est restée sans issue favorable. Par ailleurs, Ivato et Nosy Be sont les seuls aéroports rentables à Madagascar, assurant jusque-là le bon fonctionnement des 55 autres plateformes aéroportuaires. Cependant, un concessionnaire étranger détient désormais un pouvoir de contrôle total sur ces deux aéroports, véritables portes d’entrée du pays, compromettant ainsi, de manière manifeste, la souveraineté nationale, d’autant plus que la durée de la concession s’étale sur 28 ans », a expliqué Rinasoa Rabemifidy, responsable de la communication au sein de la société ADEMA.

Exploité gratuitement

Il précise que Ravinala Airports a exploité gratuitement les infrastructures aéroportuaires nationales tirant profit des patrimoines de l’État malgache sans aucune contrepartie financière depuis 2020 jusqu’à ce jour. « Elle a eu recours à diverses manœuvres dilatoires afin d’éluder le paiement de la redevance de concession pourtant prévue par le traité. Ce manquement grave constitue un obstacle majeur à l’exécution des missions de la société ADEMA S.A à laquelle l’État a confié la construction, la gestion, et le développement des aéroports et aérodromes nationaux qui sont encore fonctionnels. Il en résulte une détérioration progressive des infrastructures aéroportuaires, une réduction des capacités d’accueil des plateformes existantes et un frein considérable à la mise en conformité de ces aéroports avec les normes internationales de sécurité aéronautique », a-t-elle enchaîné. 

Complicité

Par ailleurs, le personnel de la société ADEMA S.A a soulevé que le traité de concession stipule qu’en cas de non paiement des différentes redevances aéroportuaires par la compagnie aérienne nationale Madagascar Airlines, Ravinala Airports, peut ne pas verser ces redevances de concession à titre de compensation. « Nous considérons que ces deux entreprises auraient une certaine complicité en notre défaveur étant donné que leurs dirigeants sont tous des étrangers. Celui de Madagascar Airlines a déjà démissionné. En outre, des procédures ont été engagées depuis ces dernières années par la direction générale de la société ADEMA avec le ministère des Transports en mettant en place un comité dans le but de récupérer ces arriérés de paiement mais cela est classé sans suite. Nous, le personnel, avons décidé de prendre en main cette affaire en réclamant directement cette somme due à la société Ravinala Airports », selon leurs dires. Il est à noter que le personnel de la société ADEMA S.A compte environ 300 employés répartis dans tout Madagascar. « Nous lançons ainsi un ultimatum d’une semaine à cette entreprise gestionnaire des aéroports d’Ivato et de Nosy-Be, de régler ces 16 millions d’euros dans leur intégralité. En effet, le non paiement de ces redevances de concession compromet gravement la pérennité des activités ainsi que la mise en œuvre des projets de maintenance et de modernisation des 55 autres aéroports répartis sur tout le territoire national », a réitéré Patrick Guy René Raberanto, délégué du personnel. 

Navalona R.

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