Inégale et sous-dotée. C’est ainsi qu’on pourrait qualifier la surveillance épidémiologique dans la Grande Île.
Avec près de 31 millions d’habitants, le pays s’appuie sur le système intégré de surveillance des maladies (IDSR) depuis 2007. Pourtant, selon les évaluations internationales du Joint External Evaluation (JEE), la couverture et la qualité des données restent limitées. A en croire ce document, la complétude des rapports hebdomadaires demeure inférieure aux standards régionaux et les capacités de laboratoires sont jugées insuffisantes. Pour cause, Madagascar se classe à la 161e place sur 192 (d’après l’Open Data Inventory (ODIN 2022)) pays en matière d’accès restreint aux données publiques de santé. Ce qui signifie pour beaucoup d’observateurs la marque d’une faiblesse structurelle ralentissant la détection précoce des foyers épidémiques et fragilisant la réponse rapide aux urgences sanitaires.
Pistes
Face à ces limites, Madagascar amorce un virage prometteur en optant pour la numérisation via la plateforme DHIS2 ou le District Health Information Software 2. Celui-ci correspond à une « plateforme numérique open source utilisée pour la collecte, la gestion, l’analyse et la visualisation des données de santé. » Outre ce projet, le pays peut également compter sur le développement d’un système intégré One Health. Ce dispositif, une première dans le pays, permettra de relier la surveillance humaine, animale et environnementale. En centralisant les données et en améliorant leur transmission en temps réel, cette transition numérique pourrait transformer un système encore réactif en un véritable réseau de veille proactive.
Recueillis par José Belalahy



