
La saison cyclonique 2025-2026 qui commence interpelle sur le système de gestion des risques et des catastrophes à Madagascar.
Chaque année, l’on assiste aux mêmes scènes : pertes humaines, habitations détruites ou endommagées, écoles dont les toitures sont arrachées par la violence des vents, communes et villages submergés. Les pertes humaines et les dommages matériels constituent le lot des informations relayées par les médias locaux entre les mois d’octobre et de mars (parfois avril). Les données recueillies au cours de ces dix dernières années offrent une vision chiffrée de cette réalité et illustrent la vulnérabilité de Madagascar face aux risques et catastrophes naturelles. Le pays a « enregistré près de 2,36 millions de sinistrés, plus de 938 000 déplacés cumulés, environ 132 000 habitations détruites et 803 décès liés aux catastrophes majeures ». Madagascar a, en effet, été touché par des cyclones d’une ampleur considérable ces dernières années. L’on peut notamment citer Batsirai et Emnati en 2022, Freddy en 2023, ainsi qu’Enawo, Hondo et Jude.
Difficile
Madagascar est régulièrement marqué par le passage de cyclones. Le pays peine à se relever en raison des pertes économiques engendrées par ces catastrophes. À titre d’exemple, Batsirai et Emnati, qui ont frappé de plein fouet le Sud-Est de Madagascar, ont causé des pertes de production considérables. Pour les cultures vivrières telles que le riz et le manioc, ces pertes sont estimées à 61 millions USD, selon le document intitulé « Évaluation des dommages et des pertes causées par les cyclones Batsirai et Emnati sur le secteur agricole dans le Grand Sud-Est de Madagascar ». Le même document indique que les pertes de production de l’agriculture de rente s’élèvent à 78 millions USD.
Face à cette situation de vulnérabilité persistante, Madagascar a récemment mis à jour son plan national de contingence (2025-2026). L’objectif est de « capitaliser les leçons apprises des saisons passées et des exercices de simulation, tout en renforçant l’alignement avec les plans régionaux récemment actualisés dans les régions d’Androy, Anosy, Atsimo Andrefana, Analanjirofo et Atsinanana ». La saison cyclonique qui s’annonce permettra d’évaluer les effets de cette révision stratégique.
José Belalahy


