
Après d’intenses tractations depuis la semaine dernière, le nouveau gouvernement dirigé par le Premier ministre Herintsalama Rajaonarivelo a finalement été dévoilé hier.
Avec 29 portefeuilles ministériels, répartis entre 19 hommes et 10 femmes, cette équipe se distingue par un savant mélange de figures politiques connues, de techniciens reconnus et de jeunes visages. En effet, des retours marquants ne sont pas passés inaperçus dans cette formation. Parmi les anciens ministres qui font ainsi leur retour, figurent l’inspecteur général de police Erick Michel Idrissa, nommé à la Sécurité publique, et Christine Razanamahasoa, désormais ministre des Affaires étrangères.
Technocratique
Des techniciens sont aussi à la manœuvre dans la nouvelle composition de l’exécutif. Hery Ramiarison, enseignant à l’Université d’Antananarivo, sera à la tête du portefeuille de l’Économie et des Finances. Andry Rasoarahona, quant à lui, au Développement industriel, et Mahefa Andriamampiadana, au Développement numérique et aux Télécommunications, sont des profils connus pour leur compétence technique et leur proximité avec les milieux économiques. Avec ces nouvelles têtes, la nouvelle équipe se veut aussi résolument technocratique. Et ces nominations traduisent une volonté d’efficacité et de relance dans un contexte économique fragilisé.
Gen Z
Le gouvernement Herintsalama Rajaonarivelo intègre également une nouvelle génération de responsables. Ny Ando Ralitera, à l’Énergie et aux Hydrocarbures, et Michela Andriamadison, au Commerce et consommation, incarnent ce renouveau voulu par les chefs de l’exécutif. Ces choix semblent répondre à la nécessité d’injecter de la fraîcheur et de la modernité dans l’action gouvernementale, et ce dans un contexte où le mouvement de la Génération Z revendique toujours la paternité de la chute de l’ancien régime.
Symbolique
Un éventail politique est également aperçu dans le nouveau gouvernement. En effet, la nouvelle équipe ne se limite pas à des choix techniques. Elle reflète aussi un équilibre politique subtil entre plusieurs formations et sensibilités. Hanitra Razafimanantsoa, députée du TIM et militante de longue date, devient ministre d’État chargée de la Refondation. Désiré Rasambany, secrétaire général du parti HVM, hérite du portefeuille des Sports et de la Jeunesse, tandis que le général de division Lylison De René, gouverneur de la région Sofia, prend en charge l’Aménagement du territoire. Lily Rafaralahy, conseillère municipale du TIM, devient ministre du Tourisme et de l’Artisanat. La nomination de Fanirisoa Ernaivo à la Justice, connue pour son opposition frontale au régime Rajoelina, donne une dimension symbolique forte à ce gouvernement.
Preuves
Malgré cette diversité, certaines absences attirent déjà l’attention. L’administration pénitentiaire n’a pas obtenu le secrétariat d’État réclamé par son syndicat, ce qui risque d’alimenter les revendications dans ce secteur. Quoiqu’il en soit, entre équilibre politique, inclusion de figures d’opposition d’Andry Rajoelina et ouverture à des techniciens, le gouvernement Rajaonarivelo s’annonce comme un laboratoire de cohabitation politique. Mais il devra rapidement faire ses preuves sur le terrain économique et institutionnel, dans un contexte où les attentes de la population restent élevées et la confiance envers la classe politique encore fragile.
Rija R.


