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lundi, mai 5, 2025
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Parole d’Artiste : « Point n’est besoin de déplacement à l’étranger, on peut bien vivre en exploitant le marché local »

MAMI-BASTAH1Quand on parle de Mami Bastah, ce sont les termes « artiste populaire » qui viennent tout de suite à l’esprit. Il ne s’agit nullement de qualificatifs employés de manière péjorative, mais dans le sens le plus juste. Il a su plaire à un auditoire regroupant toutes les couches de la société, en choisissant de traiter des faits de société dans ses chansons. Il le fait de manière humoristique. Premier lauréat malgache du Prix « Musiques de l’Océan Indien », il a pu nouer des relations fructueuses avec les professionnels du circuit international. Quatre ans après l’obtention de ce prix, il est devenu un acteur culturel important dans le milieu artistique malgache. Interview.

L’obtention du premier prix « Musiques de l’Océan Indien » a marqué un tournant dans votre carrière. Quelles ont été les retombées que vous avez pu ressentir sur les plans professionnel et artistique ?

J’ai acquis beaucoup d’expériences durant la tournée internationale que les organisateurs du prix ont organisée pendant l’année suivante. J’ai fait des rencontres enrichissantes. J’ai beaucoup appris au contact d’artistes chevronnés et de professionnels bien implantés dans le circuit des musiques du monde. De retour au pays, j’ai pu mettre à profit tout ce savoir-faire acquis auprès de ces hommes et femmes de métier. Cela s’est traduit dans la manière de travailler et de gérer mes relations avec mon équipe. Les albums que j’ai enregistrés ont conquis le public et dans la foulée, il y a eu beaucoup de spectacles car le succès étant, j’ai été très sollicité. J’ai pu établir un contrat de vente en ligne de mes albums avec la maison Axilo Technologie et je perçois régulièrement des bénéfices. J’ai pu ainsi constater que l’on me connaît un peu partout dans le monde. Mon équipe et moi avons pu lancer le festival Mamahoaka qui est devenu international. Cette année devrait avoir lieu la septième édition.

Il est indéniable que la crise qui a touché le pays ces dernières années a eu des répercussions sur tous les secteurs. Le monde artistique en a aussi pâti. Comment avez-vous vécu cette période difficile pour vous et vos camarades artistes ?

Je sais que 2014 a été particulièrement difficile pour le monde artistique. Je n’ai pas fait de grands spectacles durant cette année, mais j’ai fait beaucoup de concerts privés. J’ai été aussi sollicité par des touristes (français, anglais, suisses, norvégiens) pour des animations. Je suis aussi devenu organisateur d’événements culturels. J’ai été contacté par des sociétés pour leurs manifestations. J’ai continué aussi à faire mon métier d’agriculteur. Je possède en effet plusieurs hectares de verger. Je n’ai pas pu faire de déplacements à l’extérieur car les personnes qui m’ont contacté ont été rebutées par le prix du transport pour acheminer mon équipe. A Madagascar, nous n’avons pas les aides dont bénéficient nos amis artistes réunionnais ou mauriciens.

Ne peut-on pas réussir sa vie d’artiste si l’on ne fait pas de tournées internationales ?

Vous avez raison de me poser cette question. On peut bien réussir sur le plan local et gagner sa vie. Les artistes qui font de la musique tropicale ne sont pas à plaindre. Les  Jerry Marcos ,  Vaiavy Chila , Barinjaka ou Tsiliva sont sur les routes toute l’année et se produisent dans les coins les plus reculés. Ils sont riches à milliards. Ils prouvent que point n’est besoin de faire une carrière internationale pour réussir,

Propos recueillis par Patrice RABE

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