Des membres du secteur privé veulent une réforme structurelle si l’on veut vraiment garantir une rupture avec les mauvaises pratiques du passé.
Ils réclament notamment au nouveau gouvernement un traitement égalitaire entre tous les opérateurs économiques en matière d’application des lois afin de créer un environnement des affaires plus compétitif et équitable. Leurs premières revendications portent sur une meilleure équité fiscale. En effet, « certains opérateurs sont désavantagés par rapport à d’autres qui échappent à leurs obligations fiscales en raison de leurs liens avec l’ancien régime », dénoncent des membres du secteur privé.
Concurrence saine
Ils insistent également sur le rôle crucial de régulateur de la concurrence de l’État. « En effet, des entreprises pratiquent une concurrence déloyale surtout le « dumping » qui consiste à vendre des produits à un prix inférieur à celui du marché local pour éliminer des concurrents. Ces problématiques restent encore non résolues », ont soulevé d’autres opérateurs économiques. Outre la concurrence déloyale, les pratiques de favoritisme et de corruption sont identifiées comme des obstacles majeurs à la compétitivité et à la transparence du marché. Le secteur privé demande ainsi des mesures plus fermes pour éradiquer ces maux. Dans la foulée, l’organisation des dialogues public-privé depuis ces dernières années était inefficace étant donné que toutes les recommandations émises n’ont pas été prises en compte, selon leurs dires. En ce qu’il s’agit de la filière litchi, les exportateurs locaux se réjouissent de la fin du monopole. Un accord global a été trouvé entre eux sur une meilleure répartition des volumes à exporter. Le secteur privé réclame l’application d’une telle mesure dans tous les autres secteurs d’activité pour garantir une concurrence saine et équitable.
Mesures fiscales
Pour l’heure, ces membres du secteur privé soulignent un manque de visibilité économique. « Des mesures de sécurité pour rassurer les entrepreneurs et les industriels s’avèrent indispensables pour pouvoir relancer nos activités. Le gouvernement devrait en même temps annoncer des mesures d’incitation fiscale telles que la prorogation des paiements fiscaux voire l’allégement des taxes pour encourager la relance économique. En effet, plusieurs entreprises et industries ont eu des impacts directs ou indirects à la crise qui prévaut dans le pays », ont-ils avancé. En revanche, les entrepreneurs victimes des actes de pillage dans la nuit du 25 septembre 2025, quant à eux, revendiquent toujours une amnistie fiscale et l’effacement de leurs dettes auprès des banques.
Stabilité de l’Ariary
Par ailleurs, des industries locales ont demandé la liberté et la facilitation des opérations d’importation de matières premières destinées à la transformation locale soient libres tout en sollicitant l’État à renforcer le contrôle du processus pour une meilleure transparence. « Aucune discrimination ne doit être faite entre les opérateurs économiques locaux. Ce qui nous permettra d’être plus compétitifs sur le plan international. L’État doit également assurer la stabilité des cours de charge pour éviter la chute de l’ariary face aux devises de référence. Ce qui nous permettra de relancer des investissements et d’améliorer l’offre », ont conclu ces membres du secteur privé.
Navalona R.



