
La passation au ministère de l’Économie et des Finances (MEF) s’est tenue hier en l’absence de l’ancien titulaire, actuellement à l’étranger. Le nouveau ministre Hery Ramiarison a présenté un aperçu de sa politique et les défis à relever.
L’acte de passation a été signé par le Secrétaire général (SG), qui a exprimé l’espoir de « changements positifs pour le développement socio-économique ». À cette occasion, le nouveau ministre, Dr Hery Ramiarison, a esquissé ses priorités, ancrées dans la vision de « Refondation de la République de Madagascar » portée par le chef de l’État. Cela concerne la tolérance zéro envers la corruption, l’intensification du volet social et la relance économique.
Sur le plan social, le ministre place l’énergie et les hydrocarbures, l’accès à l’eau potable, la santé publique, l’éducation de qualité et l’emploi des jeunes au premier rang. Il appelle à une « solidarité pour le changement » et à un respect mutuel – « entre grands et petits » – condition, selon lui, de la paix sociale. Le Fihavanana, socle culturel malgache, doit être valorisé dans l’action publique.
Selon la loi
Côté gouvernance financière, le Dr Ramiarison annonce un retour strict à l’orthodoxie budgétaire. La Loi de finances initiale (LFI) 2026 sera déposée dès aujourd’hui afin de laisser aux députés le temps d’un examen approfondi, rompant avec la pratique des documents remis « deux à trois jours » avant la session. Une loi de finances rectificative (LFR) est également prévue à mi-parcours pour ajuster les priorités aux réalités des six premiers mois. « Pour atteindre les objectifs, il faut être réactif et mettre à jour. » Sur les recettes, le ministre juge « non convenable » une pression fiscale limitée à 11 % du PIB (produit intérieur brut), quand des pays au niveau de développement comparable affichent en moyenne 18 %. L’objectif est de l’améliorer sans forcément augmenter les taux, en mobilisant un éventail de solutions et les compétences techniques de l’administration. S’agissant des dépenses, les contraintes budgétaires exigent de la discipline, mais l’essentiel, insiste-t-il, est « l’impact », d’où l’importance de rationaliser, cibler les réalisations attendues et mesurer les effets.
Base du développement
Le MEF entend également « pousser le côté Économie », estimé déterminant pour l’ensemble du développement. Au-delà des financements internes – qui ne se réduisent pas aux recettes fiscales – une politique d’attractivité sera engagée afin de doper les investissements directs étrangers, encore jugés insuffisants. Conscient que le secteur secondaire, « moteur de la création de richesse », est en croissance négative, le ministre annonce le démarrage d’une mission de l’Inspection générale de l’État (IGE) au MEF. L’objectif est de passer au crible les pratiques, renforcer l’intégrité et soutenir la relance par des fondations saines. « Si l’on veut changer, il faut travailler et œuvrer ensemble vers l’objectif commun », conclut-il. Un discours qui a été apprécié par l’assistance. Dans les rangs du personnel, l’espoir est palpable.
Antsa R.



