
Lors de la passation de service le mercredi 29 octobre, le nouveau ministre de la Communication et de la Culture a annoncé que le nouvel an malgache sera jour payé chômé. Aussitôt, la déclaration a interpellé des vives réactions des tenants traditionnels des régions. Ils se demandent de quel « taom-baovao malagasy » il s’agit.
A priori, monsieur Gasikara Fenosoa n’a nullement l’intention de choquer qui que ce soit. Le premier responsable du département Communication et Culturel veut valoriser la coutume malgache longtemps négligée. En sa nouvelle qualité, cela relève sans doute de son devoir. Sous un autre angle, il s’agit d’instaurer un concept pour cultiver la fierté nationale. Il faudrait toutefois effectuer une concertation nationale afin de trouver une convergence.
Célébration commune
Force est de savoir que le « taom-baovao iraisan’ny malagasy » a été fêté entre le 25 et le 27 septembre dernier. Bien entendu, l’événement n’en est pas à sa première édition, car en 2023, les ampanjaka, les lonake, les tangalamena, les andriambaventy se sont rassemblés à Antsiranana. Des conférences-débats ainsi que des échanges y ont été organisés durant lesquelles les conviés ont été persuadés qu’un point de jonction est possible. Par conséquent, une stèle symbolisant l’unité nationale a été édifiée à la place de l’indépendance Ritz. Faut-il rappeler que cette festivité, « était inclue dans le calendrier du pays au début des années 1900 par les chercheurs de l’Académie malgache », mais n’a pas été considérée pendant soixante ans. En réalité, le « lohataona »marque le début du printemps, « une nouvelle année de récolte ». Selon les gardiens de la coutume, « c’est le moment opportun pour tous les compatriotes de se réjouir ». Autrefois, le moment était marqué par les villageois à travers des cérémonies et rituels, aujourd’hui des citadins attachés à la « terre rurale » s’y mettent.
Madagascar vient de traverser une période particulièrement agitée. Le contexte actuel laisse place à un climat d’instabilité, marqué par un mélange d’attentes, de désirs contrariés et de fortes susceptibilités. À la moindre maladresse, les critiques fusent. Peut-être est-il temps de repartir sur des bases saines. Certes, la Grande Île est riche de ses traditions, mais sa refondation ne pourra se faire qu’à travers l’unité et la coopération de tous, dans l’espoir d’un avenir plus harmonieux et prospère.
Iss Heridiny



