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mercredi, novembre 5, 2025
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Madagascar : Quand l’interdiction de l’avortement pèse sur la vie des femmes

Face aux grossesses précoces, nombreuses chez les adolescentes, le recours à l’avortement clandestin devient souvent la seule issue . (IA)

Chez nous, à Madagascar, l’avortement demeure un crime ! Le Code pénal, à travers son article 317, punit sévèrement la femme qui avorte et toute personne l’ayant aidée. Pourtant, cette interdiction n’empêche en rien les avortements. Au contraire, elle les rend simplement invisibles, plus dangereux, et souvent mortels …

Chiffres alarmants

Selon les estimations récentes de l’Organisation mondiale de la santé et de la Banque mondiale, le pays affiche un « taux de mortalité maternelle d’environ 445 décès pour 100 000 naissances vivantes ». Les complications liées aux avortements clandestins en représentent une part non négligeable : « près de 12% des décès maternels », d’après une estimation du ministère de la Santé datant d’il y a quelques années. Certaines ONG locales évoquent même « jusqu’à trois femmes qui meurent chaque jour » à la suite d’un avortement non sécurisé. Chez les adolescentes, la situation est tout aussi préoccupante : « 130 naissances pour 1 000 filles âgées de 15 à 19 ans », selon l’UNFPA en 2023. Ces grossesses précoces accroissent le recours à des avortements dangereux, souvent pratiqués en secret. Toutefois si la loi interdit l’interruption volontaire de grossesse (IVG), elle reconnaît néanmoins le droit aux soins post-avortement (SPA), permettant aux femmes de recevoir une prise en charge médicale après une complication.

Projet de loi

Des propositions de loi visant à introduire des exceptions, notamment pour l’avortement thérapeutique (ITG), lorsque la vie ou la santé de la femme est en danger, ou en cas de viol ou inceste, ont été déposées à plusieurs reprises au Parlement. Cependant, ce projet de loi, proposé par certains députés depuis 2017, soutenu par des militantes et des chercheurs s’est heurté à une opposition farouche. Le 17 mai 2022, la proposition a été retirée sans même avoir été débattue par l’Assemblée nationale, les rapporteurs la jugeant « incompatible avec les valeurs malgaches« . Récemment, l’on nous fait part que le texte relatif à l’ITG serait de nouveau à l’ordre du jour parlementaire pour discussion. Reste à savoir si cette fois-ci, le texte franchira enfin le cap du vote. En attendant, la société reste tiraillée entre foi, santé publique et droits des femmes.

m.L

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