Réduire la mortalité maternelle à Madagascar demeure un défi de taille, malgré les efforts déjà entrepris par les différents acteurs.
Dans les maternités du pays, surtout dans les zones enclavées, l’histoire se répète trop souvent : des femmes arrivent à l’hôpital trop tard, parfois après des heures de marche ou sur des routes impraticables. À Madagascar, la mortalité maternelle demeure l’une des plus élevées au monde, alors même que la plupart de ces décès pourraient être évités. En effet, on estime à près de 390 le nombre de décès maternels pour 100 000 naissances vivantes, un chiffre largement supérieur aux objectifs internationaux. Pourtant, les principales complications en cause — hémorragies post-partum, infections, hypertension sévère — sont, pour la plupart, évitables.
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Si derrière chaque urgence se jouent une ou deux vies, le constat sur le terrain prend un tout autre visage humain : celui des sages-femmes et des infirmiers ou infirmières, confrontés à un manque criant de personnel et d’équipements adaptés. En effet, dans certaines zones, l’absence d’ambulance ou de médecin spécialisé pousse les familles à recourir à des solutions improvisées. Ailleurs, c’est la distance qui constitue le premier obstacle à la survie. La longueur des trajets, le coût des transports et surtout le manque d’infrastructures augmentent considérablement les risques pour les femmes enceintes. Si la situation n’est pas nouvelle, et que des cas similaires sont observés chaque année, chaque mois, chaque semaine, on peut légitimement se demander pourquoi les politiques publiques peinent encore à réduire durablement le taux de mortalité maternelle dans le pays.
José Belalahy



