Le verdict est tombé dans l’affaire du meurtre de Rasazy Narindra, sage-femme et maire fraîchement élue de Mangatamboahangy, dans la région Amoron’i Mania. L’ex-PDS de la commune a été condamné à 20 ans de travaux forcés et à une amende de 100 millions d’ariary, aux côtés de deux complices. Le procès, qui s’est tenu dans une salle comble du Palais de Justice d’Anosy, a duré près de huit heures. Dix-huit accusés ont comparu, mais c’est la condamnation de l’ex-PDS qui a dominé les débats et attiré l’attention du public. Selon les réquisitions téléphoniques présentées au tribunal, l’ancien responsable communal aurait échangé des messages laissant entendre son intention de « se débarrasser » de Rasazy Narindra afin de préserver son poste. Ces éléments, bien qu’indirects, ont eu un poids déterminant dans la décision des juges. L’intéressé a toutefois nié toute implication, affirmant avoir été contraint sous la torture à avouer des faits qu’il n’a pas commis. Plusieurs pistes ont été évoquées durant l’audience : rivalités politiques, jalousies personnelles, ambitions contrariées, voire enjeux économiques liés à l’exploitation minière. Cependant, aucun mobile n’a été formellement établi. Parmi les condamnés figurent également un habitant de la commune et un détenteur d’armes arrêté après avoir tenté d’acheter des munitions. Un témoin affirme les avoir vu circuler à moto en direction du lieu où l’embuscade s’est produite. Les quinze autres accusés, dont le frère de la victime, ont été acquittés au bénéfice du doute. Les faits remontent au 21 février 2025. Ce jour-là, Rasazy Narindra voyageait à bord d’un Toyota Land Cruiser avec sept autres passagers. Le véhicule, victime d’une panne, a été attaqué en embuscade vers 16h à Ambavalozakely. Cinq hommes à visage découvert ont ouvert le feu depuis un amas rocheux. Une balle a traversé le pare-brise et atteint la victime à la tempe gauche, la tuant sur le coup. Le conducteur, blessé, a tenté de fuir mais son véhicule s’est enlisé un kilomètre plus loin. Les passagers ont pris la fuite à pied vers le village le plus proche, à l’exception d’une femme âgée restée cachée près du corps. Le meurtre de Rasazy Narindra, survenu le lendemain de sa nomination officielle comme maire, avait profondément choqué la population locale.
Yv Sam
