
Madagascar manque cruellement d’agents forestiers, lesquels ont la lourde tâche de superviser les neuf millions d’hectares de forêts restantes.
Pour un pays dont les écosystèmes sont déjà fortement fragilisés et sous pression, le ratio est très éloigné des normes internationales. À Madagascar, un agent forestier couvre environ 30 000 hectares de forêts, selon les données communiquées par le Centre national de formation des techniciens forestiers (CNFTF) d’Angavokely. Le pays ne disposerait en effet que de 300 agents pour superviser les neuf millions d’hectares de forêts encore recensés. La situation est d’autant plus préoccupante que les standards mondiaux recommandent un agent pour 2 000 hectares. Les problématiques environnementales qui défraient régulièrement la chronique — et fréquemment soulignées par les acteurs de la conservation — en sont les conséquences directes.
Concret
Cet écart illustre le manque chronique d’effectifs auquel fait face la surveillance forestière à Madagascar. La station forestière d’Angavokely en est un exemple particulièrement révélateur : avec seulement quatre agents patrouilleurs pour superviser 696 000 hectares, les risques de défrichements illégaux, d’exploitation frauduleuse du bois ou encore de feux de brousse demeurent extrêmement élevés. Cette insuffisance d’agents résulte de plusieurs facteurs, dont le faible recrutement de ces dernières années, les départs à la retraite non remplacés et le manque de moyens logistiques. Dans un contexte où la déforestation progresse à un rythme soutenu, l’alerte lancée par le CNFTF revêt aujourd’hui un caractère d’urgence.

