
Entre continuité de l’État et réformes budgétaires, le PLFI 2026 mise sur l’appui au secteur privé, l’équité fiscale et l’accélération des investissements productifs.
Le volet social, la relance de la croissance, l’emploi et l’accès à l’eau et à l’électricité seront priorisés, selon le Premier ministre Herintsalama Rajaonarivelo. Après avoir effectué sa déclaration de patrimoine à la HCC, mardi dernier, il s’est exprimé sur le projet de loi de finances initiales (PLFI) 2026, et a souligné que « le Gouvernement actuel dispose des expertises nécessaires en matière d’appui au secteur privé et en politiques économiques ». D’après ses explications, cela a permis de soumettre rapidement le projet de loi de finances révisé. En outre, des travaux en Commission au niveau de l’Assemblée nationale, prévus la semaine prochaine, permettront encore l’amélioration du document. À la manœuvre, le ministre de l’Économie et des Finances, Dr Herinjatovo Ramiarison, enseignant-chercheur en économie, conduit la démarche avec méthode et sens des priorités. Le Premier ministre a souligné que Madagascar demeure engagé auprès de la Banque mondiale et du FMI (FEC, FRD 2023–2027), des cadres qui encouragent le renforcement durable du climat des affaires.
Au diapason
Par ailleurs, à Tsimbazaza, une délégation du secteur privé a été reçue à l’Assemblée nationale pour présenter ses propositions sur le PLFI 2026. Conduite par Francis Rabarijohn, président du Groupement des Entreprises de Madagascar (GEM), elle a plaidé pour « un cadre fiscal plus juste et plus incitatif. La fiscalité devrait être un outil de développement, pas une contrainte », a-t-il insisté, en appelant à des mesures favorisant la production locale, l’exportation et l’emploi. Plusieurs organisations ont pointé des inégalités qui se sont imposées depuis plusieurs années. Le Groupement des Aquaculteurs et des Pêcheurs de Crevettes de Madagascar (GAPCM) a dénoncé une « injustice fiscale manifeste » pesant sur la filière crevettière ; le Syndicat des industries de Madagascar (SIM) a alerté sur la faiblesse des appuis à l’industrie, un secteur qui mobilise une part importante de la population active ; le Groupement des Entreprises Franches et Partenaires (GEFP) a, de son côté, regretté l’instabilité juridique des zones franches, essentielles pour l’attractivité et l’emploi. Face à ces opérateurs, les députés ont affiché leur volonté de travailler de concert, tout en appelant à davantage de transparence du côté des opérateurs. « Il devrait y avoir plus d’harmonie dans les mesures prises », a plaidé Tiana Rasamimanana (SIM), regrettant que seules « une ou deux » des propositions du privé aient été, en général, retenues dans le passé. Le PLFI 2026 répond déjà à une grande partie des attentes des différents acteurs qui se sont exprimés jusqu’ici. En outre, les travaux de commission et les débats à la Chambre basse permettront encore de peaufiner ce projet de loi. Les résolutions des Assises sur la croissance économique, prévues se tenir vers la fin de l’année 2025, ou au plus tard en janvier 2026, seront également prises en compte dans la loi de finances rectificative de 2026, selon le ministre Dr Herinjatovo Ramiarison.
Antsa R.




