
Plus de 1 500 nouveaux cas chaque année rappellent que la lèpre demeure une menace réelle. En ce mois de novembre 2025, une vaste campagne de dépistage est menée dans la région Boeny, mobilisant autorités sanitaires, partenaires internationaux et communautés locales pour atteindre un objectif ambitieux : éliminer la maladie d’ici 2030.
À Madagascar, la lèpre reste un problème de santé publique majeur. Chaque année, plus de 1 500 nouveaux cas sont recensés, témoignant de la persistance de cette maladie que l’on croit souvent disparue. Face à cette réalité, l’Organisation mondiale de la santé (OMS Madagascar), le ministère de la Santé publique à travers le Programme National de Lutte contre la Lèpre (PNL), les équipes régionales et de districts (EMAR et EMAD) ainsi que la Fondation Raoul Follereau (FRF) unissent leurs forces. Leur objectif est clair : éradiquer la lèpre du pays d’ici 2030. En ce mois de novembre 2025, une campagne de recherche active de cas est déployée dans les districts d’Ambatoboeny, Mampikony et Port-Bergé, région Boeny, rapporte l’OMS. En ciblant Boeny, les autorités sanitaires veulent montrer que la lèpre n’est pas une maladie du passé et qu’elle nécessite encore une vigilance accrue. Les actions menées dans cette région servent de modèle pour d’autres zones endémiques du pays.
Dépistage
Les agents communautaires jouent un rôle central dans cette campagne : ils assurent le dépistage, la sensibilisation et la prise en charge des personnes touchées. Les nouveaux cas détectés rappellent deux réalités incontournables : la lèpre est toujours présente. Le dépistage précoce et la solidarité communautaire sont les meilleures armes pour l’éliminer. En 2024, 1713 nouveaux cas ont été dépistés, dont 56 au dispensaire d’Ambanja selon les données de la FRF. Ce dispensaire est l’un des 19 grands centres de traitement de la lèpre du pays. Les cas les plus compliqués y sont pris en charge et jusqu’à 50 malades peuvent y être hospitalisés, dont parfois des familles entières. Bien que le traitement soit gratuit et curatif, la maladie est aggravée par le diagnostic tardif souvent dû à des obstacles comme l’éloignement des centres de soins, la négligence et la stigmatisation.
Narindra Rakotobe





