es auditions s’enchaînent au Pôle Anti-Corruption 67 Ha depuis hier. La mairesse de la Commune urbaine d’Antananarivo, Harilala Ramanantsoa, est arrivée avec les 13 autres personnes citées dans l’affaire dite des 11 milliards de la Cnaps.
Hier, aux alentours de 14h50, le Pôle Anti-Corruption (PAC) d’Antananarivo, sis à 67ha, a été le théâtre d’une agitation inhabituelle. Après avoir quitté les locaux du Bureau indépendant anti-corruption vers 14h20, les 14 personnalités publiques et économiques, citées dans l’affaire du prêt de 11 milliards d’ariary contracté en 2021 par la Société municipale de gestion digitale (SMGD) auprès de la Caisse nationale de prévoyance sociale (Cnaps), ont été convoquées pour audition. Il s’agit, en effet, d’une nouvelle étape de l’enquête de ce dossier qui mêle des enjeux financiers considérables et une dimension politique de plus en plus manifeste.
Garanties
Des personnalités de premier plan sont sur la sellette. Parmi les personnes entendues figuraient des noms bien connus de la sphère publique, notamment Harilala Ramanantsoa, mairesse d’Antananarivo ; Mamy Rakotondraibe, ex-Directeur général de la Cnaps ; Thierry Andriamananony, actuel Directeur général du SMGD ; ainsi que Béatrice Chan Ching, présidente du Groupement des entreprises franches et partenaires (GEFP). Des membres du Conseil d’administration de la Cnaps ont également été convoqués pour répondre aux questions des juges de cette juridiction spécialisée. Le PAC cherche à établir les circonstances précises dans lesquelles la CNaPS, un organisme de sécurité sociale dont les fonds proviennent des cotisations des travailleurs et des employeurs, a accordé ce prêt d’un montant exceptionnel à la SMGD. La légalité de la procédure, les garanties présentées et l’utilisation effective des fonds, sont, entre autres, des sujets qui seront mis en lumière dans ce dossier.
Conformité
L’affaire dite des « 11 milliards de la CNaPS » dépasse le cadre d’une simple opération financière, suspectent les observateurs. L’actuel Directeur général de la CNaPS a déjà annoncé, la semaine dernière face à la presse, que l’établissement n’est pas habilité à accorder des prêts à une société. « La CNaPS n’est pas une banque », a soutenu Vimbina Rahaingonjatovo. La CNaPS, placée sous la tutelle du ministère du Travail, est l’un des organismes sociaux les plus importants du pays. Ses ressources, constituées des contributions de milliers de salariés, sont destinées à financer les retraites, les prestations sociales et la sécurité des travailleurs. L’octroi d’un prêt aussi conséquent à une société municipale a donc suscité des interrogations sur la pertinence économique et la conformité juridique de la décision. Et le contexte de 2021, marqué par la proximité entre certaines figures de la municipalité et des responsables nationaux, alimente les soupçons d’une utilisation du levier institutionnel à des fins privées ou politiques.
L’atmosphère était particulière hier devant les locaux du PAC avec l’attroupement des partisans des personnalités auditionnées. D’un côté, des sympathisants venus soutenir la mairesse Harilala Ramanantsoa, scandant des messages de solidarité et de l’autre, des proches et partisans de Claudia Andriantsitohaina, femme de l’ancien maire de la capitale, Naina Andriantsitohaina, réclamant « justice pour Claudia ».
Rija R.





