
Une autre opération d’envergure devrait bientôt être menée par le ministère de l’Environnement et du Développement Durable et ses partenaires nationaux, locaux et étrangers afin de protéger ce qui reste de l’aire protégée Menabe Antimena.
La situation serait alarmante à Belo-sur-Tsiribihina. Environ 1500 personnes se sont introduites dans l’Aire Protégée Menabe Antimena pour y défricher les forêts afin de cultiver du maïs, brûler les forêts secondaires, celles-ci issues d’efforts de reboisement et de reforestation menées par les acteurs de la conservation de l’environnement. Et ce, malgré l’existence de Dina qui prohibe ce genre de pratique et interdit aux migrants de pénétrer les zones protégées. Selon une source digne de foi, cette situation serait née de propos (volontaires ou non, mesurés ou non) d’un haut fonctionnaire récemment installé à Belo selon lesquels les migrants, qui étaient déjà expulsés de l’aire protégée suite à une opération de relocalisation menée l’année dernière, pouvaient exploiter les forêts secondaires.
Encourageants
Il conviendrait de rappeler qu’avant cette rechute, la Menabe Antimena a connu une phase de relance après des efforts conciliés et de l’engagement de tous les acteurs. Le renforcement des missions de patrouilles mixtes et de lutte contre le feu qui ont abouti à des résultats palpables durant l’année 2022 en est une parfaite manifestation. En effet, les résultats du deuxième semestre de cette année-là étaient plus que probants. Entre autres, trente-huit (38) personnes ont été sous mandat de dépôt pour crime environnemental et ont été déférées, 6 120 kg de semence de maïs ont été saisis pour empêcher leur dissémination tandis que 147 campements illicites ont été détruits. Les patrouilles ont également permis de constater 321 ha de terrain nouvellement défriché. La superficie des anciens défrichements était, quant à elle, de 459 ha.
Énième. Face aux méfaits des pratiques nuisibles des personnes qui se sont réinstallées dans l’aire protégée, le ministère de l’Environnement et du développement durable, leadé par Manesimana Michaël, en partenariat avec les gestionnaires des aires protégées, des partenaires techniques et financiers ainsi que du Colonel Faneva Onimihary Ralaiavy, commandant du groupement de gendarmerie dans la région Boeny, se sont convenus du lancement d’une opération de relocalisation de ces migrants cette semaine. L’opération entend protéger la biodiversité unique et endémique de la région et fait suite à des consultations et des concertations entre les parties prenantes. La vulnérabilité de cette aire protégée qui fait la renommée de Madagascar n’est plus à démontrer. Sa protection (ainsi que de l’environnement en général) est l’affaire de tout un chacun, de tous les Malgaches.
José Belalahy





