L’entrée en fanfare du 47e président des Etats-Unis s’est faite sous le signe du MAGA ( Make America Great Again). Le levier qu’il a utilisé est l’énorme déficit commercial du pays dans les échanges avec le reste du monde. Il a décidé que sous son nouveau mandat, son pays cessera d’être le dindon de la farce. Ce faisant, tableau à l’appui, il a démontré que tout le monde importe allègrement parce que les taxes y sont ridicules tandis que ses exportations sont taxées fortement. Il en conclut l’existence d’une concurrence déloyale qui pénalise les produits américains et contribue ainsi à l’amplification du chômage et donc une baisse généralisée du pouvoir d’achat du citoyen américain. Pour y remédier, il a effectué une révision unilatérale des taxes douanières appliquées des importations aux Etats-Unis et il a dressé un tableau surréaliste avec des taux allant des hausses de 97% pour certains produits. Mais cette dynamique fut très vite enrayée par le tollé observé des pays fournisseurs, menaçant du coup de représailles non seulement les produits exportés mais aussi les articles américains fabriqués hors des Etats-Unis. Ce n’est pas tout, l’ouvrier malgache ne touche pas le même salaire que l’ouvrier du fin fond de l’Alabama, quand il y en a, cette guerre économique avec une volonté drastique de refouler les immigrés illégaux. Résultat, les prix n’ont pas baissé et même ont augmenté, rognant encore le pouvoir d’achat du consommateur. Ainsi au mois d’avril, Trump révisa la grille à la baisse, appelée désormais, taxes douanières réciproques voulant être plus réalistes que la première mouture. Mais le rétropédalage ne s’arrêtera pas là.
Ce n’est que récemment qu’on s’aperçoit que tous les produits agricoles ne poussent pas en Amérique; les Américains boivent du café, du thé, mangent des bananes et d’autres fruits exotiques qu’ils doivent importer d’ailleurs à l’étranger et parallèlement, d’autres produits de première nécessité, pour le comble, comme l’essence et les œufs ont vu leurs prix augmenter. Tout ceci ne milite pas pour le pouvoir d’achat dont Trump a fait le défi de relever pendant la campagne électorale. Ce nouveau rétropédalage coïncide avec l’existence d’une fissure dans la forteresse Trump. Ce dernier a enfin compris que la notion d’interdépendance est inhérente à celle des relations internationales.
M.Ranarivao





