
Le président de la Refondation de la République revendique la légalité du régime et lance une vaste offensive contre la corruption.
Le colonel Michaël Randrianirina a pris la parole lors d’une émission spéciale diffusée hier sur les chaînes nationales pour justifier la prise de pouvoir actuelle et présenter l’agenda politique des prochains mois. Dès le début de son intervention, il a rejeté avec fermeté toute accusation de coup d’État. Selon lui, il ne s’agit pas d’une prise de pouvoir par la force, mais d’une réponse à une crise institutionnelle profonde et à la volonté exprimée par la population. Il a déclaré que les forces armées n’avaient pas occupé les bâtiments officiels par les armes et encore moins par des actes de violence. Il a présenté la situation de vacance du pouvoir comme une justification de l’intervention. Il a rappelé que le président de la République de l’époque était absent, que le Sénat se retrouvait sans président et que seuls quatre membres du gouvernement étaient encore en fonction, créant ainsi un vide constitutionnel. Dans ce contexte, il a soutenu que la Haute Cour Constitutionnelle avait assumé son rôle de régulateur institutionnel et avait confié légalement l’exercice du pouvoir à l’équipe actuelle.
FFKM. La Refondation de l’État a occupé une large partie de son discours. Le colonel Randrianirina a souligné que la Refondation ne peut pas être un acte instantané, mais un processus collectif qui doit impliquer l’ensemble de la population. Il a annoncé l’organisation prochaine d’une grande concertation nationale ouverte aux forces vives du pays afin de définir les grandes lignes de la refonte institutionnelle. Il affirme que cette étape est fondamentale pour bâtir une République forte et durable, à l’abri des crises politiques récurrentes qui fragilisent le pays depuis plusieurs décennies. Cette Refondation s’accompagnera d’un programme d’austérité et d’une collaboration institutionnelle avec le Conseil œcuménique des églises chrétiennes de Madagascar, le FFKM, ainsi qu’avec le ministère d’État chargé du pilotage de la Refondation. Il a également annoncé qu’un référendum constitutionnel sera organisé avant l’élection présidentielle prévue dans deux ans, afin de refonder les bases juridiques et institutionnelles du pays avant le prochain cycle électoral.
Grands dossiers
Parallèlement à l’agenda politique, le colonel a présenté une offensive majeure contre la corruption et les détournements de fonds publics. Il a confirmé l’existence et la progression de dossiers judiciaires en cours qui concernent notamment la Jirama, la SMMC et la SPM. Le colonel Michaël Randrianirina a également affirmé qu’un « ampamoaka » sur les grands dossiers va venir prochainement. Il a insisté sur l’objectif de mettre fin à l’impunité et de rétablir des repères éthiques pour ceux qui sont au pouvoir. Selon lui, les responsables doivent comprendre que la gouvernance publique impose des limites et des responsabilités non négociables. Il est également revenu sur la libération controversée de plusieurs condamnés intervenue après la chute d’Andry Rajoelina. Une enquête judiciaire a été ouverte pour déterminer les circonstances exactes de ces libérations. Il a affirmé que, si des irrégularités sont confirmées, ces personnes seront renvoyées en prison, marquant un signal fort contre les manipulations judiciaires.
Au sujet du cas de l’homme d’affaires Mamy Ravatomanga, il a déclaré que l’objectif est de procéder à son rapatriement afin de le présenter devant la justice malgache. Il a évoqué l’existence d’un montant de six cents millions de dollars que l’État entend rapatrier. Une task force judiciaire aurait été mise en place pour mener cette traque et poursuivre les enquêtes.
Rija R.






On n’est pas loin d’une république » irréprochable » . Le seul hic c’est la laïcité de l’état . Il n’est pas un président élu mais la nouvelle constitution doit être claire là-dessus !