
Le gouvernement a dévoilé un programme politique à long terme qui redéfinit les grandes orientations institutionnelles du pays.
Présentée hier devant l’Assemblée nationale par le Premier ministre Herintsalama Rajaonarivelo, la politique de mise en œuvre de la Politique générale de l’État pour la Refondation entend apporter une transformation progressive mais déterminée du système politique, juridique et électoral du pays. Selon le chef du gouvernement, cet agenda a pour vocation de consolider les bases de la démocratie et de préparer Madagascar à un cycle électoral renouvelé, transparent et inclusif. Dès l’ouverture de sa présentation, le Premier ministre a annoncé que la concertation nationale restera au cœur du processus de refondation. Elle se poursuivra jusqu’en mai 2026 et devra permettre, selon ses propos, d’aboutir à un socle consensuel impliquant les forces politiques, les organisations sociales, la société civile et les acteurs territoriaux. Cette démarche est présentée comme un préalable indispensable pour instaurer la confiance et garantir l’appropriation collective des futures réformes.
Juin 2026
Le gouvernement prévoit ensuite la finalisation et l’adoption des nouvelles dispositions législatives et réglementaires sur les élections et les partis politiques, à partir de juin 2026. L’objectif affiché est de moderniser et d’harmoniser le cadre juridique des scrutins afin d’éviter les contestations et les zones d’ombre qui ont souvent entaché les processus électoraux précédents. Le Premier ministre a rappelé que la stabilité politique ne peut être assurée que par un cadre électoral clair, équitable et respecté par tous. La réforme de la Commission Électorale Nationale Indépendante constitue également un point central du calendrier. Elle doit être conduite jusqu’en septembre 2026 et vise à garantir, selon le gouvernement, une indépendance réelle et une efficacité renforcée de l’organe chargé de l’organisation des élections.
1er semestre 2026
La confiance du public dans les institutions électorales est présentée comme un impératif qui conditionne la légitimité des futurs scrutins. Dans ce sens, la numérisation et la sécurisation du processus électoral seront mises en œuvre durant le second semestre 2026. Cette modernisation technologique est présentée comme un moyen de réduire les risques de fraude, d’améliorer la transparence et de renforcer la crédibilité des résultats. Les jalons définitifs de ce parcours politique interviendront en 2027. Le Premier ministre a confirmé l’organisation d’un référendum constitutionnel durant le premier trimestre de l’année. Celui-ci devra entériner les réformes structurelles que l’exécutif propose d’intégrer dans la nouvelle architecture institutionnelle. Les élections présidentielles quant à elles se tiendront durant le premier semestre de 2027, ouvrant la voie à une légitimité renouvelée des dirigeants issus du processus de refondation.
Nationalité
Les grandes lignes de la réforme constitutionnelle témoignent de l’ambition affichée de transformer le fonctionnement de l’État. Le gouvernement veut renforcer la crédibilité et l’indépendance des institutions républicaines et compte également veiller sur la protection des lanceurs d’alerte, présentée comme un instrument essentiel dans la lutte contre la corruption et les abus de pouvoir. La réforme du code de nationalité fait également partie des sujets clés. Elle doit être adaptée aux réalités contemporaines, notamment en matière de double nationalité, souligne le gouvernement. Toutefois, l’exécutif considère qu’une limite stricte doit être posée concernant les plus hautes responsabilités de l’État. Selon le projet de réforme avancé par le gouvernement, pour garantir l’indépendance et la souveraineté pleine du plus haut représentant de l’État, la détention d’une autre nationalité ne doit en aucun cas être autorisée pour l’exercice de la magistrature suprême.
Rija R.





