Rétinopathie diabétique : des retards de prise en charge aux conséquences irréversibles. La cécité évitable progresse à pas feutrés à Madagascar. Réunis récemment à Antaninarenina lors d’un atelier de vulgarisation des résultats de l’étude du Projet « analyse de l’implication de la collaboration entre les prestataires de soins du diabète et de la rétinopathie diabétique, et des comportements des patients sur l’effectivité des prestations centrées sur le patient et la conformité du dépistage et traitement de la rétinopathie diabétique », médecins, chercheurs et autorités sanitaires ont tiré la sonnette d’alarme sur un fléau silencieux mais destructeur : la rétinopathie diabétique. « La rétinopathie diabétique détruit la rétine sans prévenir. Lorsque les premiers symptômes apparaissent, il est souvent déjà trop tard. 70% des patients ne consultent que lorsque leur état de santé s’aggrave », avertit le Dr Thierry Rabehanta, diabétologue et coordinateur du programme Lions Sight First Madagascar (LSFM), organisateur de la rencontre. Dans le pays, où le diabète touche au moins 7% de la population, le diagnostic tardif est devenu la règle plutôt que l’exception.
Echange
L’étude présentée révèle des lacunes importantes dans la coopération entre diabétologues et ophtalmologues. Le constat est clair : le manque de communication entre disciplines retarde la prise en charge et augmente les risques de cécité. Parmi les recommandations majeures de l’atelier figure la création d’une plateforme de collaboration interdisciplinaire pour accélérer les échanges. Il est également indiqué de rappeler systématiquement aux patients diabétiques l’importance du dépistage annuel des yeux. A l’heure où la rétinopathie diabétique progresse silencieusement dans le pays, cet atelier apparaît comme un tournant essentiel pour harmoniser les pratiques et protéger la vision de milliers de patients.
Narindra Rakotobe





