
Dans les conteneurs brûlants et les cabanes de fortune de « La Réunion kely », le long de la voie ferrée à Ampefiloha, plus de 200 familles survivent dans une précarité extrême. Sans eau potable, sans sanitaires, exposés aux odeurs pestilentielles du canal Andriantany et à l’insécurité, ces familles oubliées de la capitale lancent un cri d’alarme pour que leurs droits fondamentaux soient enfin respectés.
À « La Réunion kely », dans le quartier d’Ampefiloha, la vie se résume à la débrouille. Brosses à dents usées, bouteilles vides, fils électriques, vêtements déchirés, chaussures trouées, morceaux de ferraille… Ces objets de récupération, arrachés aux bacs à ordures ou issus de la seconde main, sont devenus une source de revenus pour des dizaines de personnes. Plus de 200 familles s’entassent dans des conteneurs métalliques ou des cabanes en plastique et en bois, alignés le long de la rive du canal Andriantany. Depuis 2019, les conteneurs ont remplacé les abris de carton et de planches, mais la misère, elle, est restée intacte. Le nombre de personnes occupant les lieux ne cesse d’augmenter : beaucoup viennent des régions, sans attaches à Antananarivo, chassés par la pauvreté ou expulsés faute de pouvoir payer un loyer. À titre de rappel, les stands installés sous les arcades situées devant les ruines de l’Hôtel de ville à Analakely étaient autrefois qualifiés de « La Réunion kely », en référence aux marchands d’articles importés qui se ravitaillaient dans l’île sœur durant la période de la révolution socialiste.
Hygiène
L’eau potable est un luxe inaccessible. Les occupants des lieux n’ont ni borne publique ni toilettes gratuites. Alors, on se lave dans une bassine à l’intérieur du conteneur, ou derrière, à l’aube ou à la tombée de la nuit. Pour les besoins naturels, le canal est devenu le seul recours. « Il existe bien une petite infrastructure sanitaire à l’entrée du quartier, mais il faut payer pour uriner, déféquer ou prendre une douche. Nous n’avons pas les moyens : l’argent que nous trouvons sert à acheter de quoi manger pour la journée », témoigne une mère de famille. Dans chaque conteneur, vivent ensemble parents et enfants, parfois jusqu’à 16 personnes sous le même toit de métal. En période de chaleur, l’air y devient irrespirable, brûlant la nuit comme le jour. Les odeurs pestilentielles du canal, mêlées aux déchets remontés à la surface, étouffent les habitants. Les plus vulnérables restent les enfants, nombreux à courir dans ce décor insalubre.
Vol
Au-delà des résidents, d’autres viennent ici pour vendre. Mais certains commerces reposent sur des biens volés. Des témoignages rapportent que des habitants acceptent de cacher des voleurs ou de revendre leurs marchandises. « Il arrive que des voleurs donnent 1000 ariary à une famille pour les héberger. Cela crée de l’insécurité, mais personne n’ose dénoncer, de peur des conflits entre voisins », raconte un habitant. Dans ce quartier oublié, les habitants de « La Réunion kely » se sentent abandonnés par la société. Ils réclament un minimum : le droit fondamental à l’eau potable, à l’assainissement, à la dignité. Leur quotidien est une lutte silencieuse, mais leur voix s’élève aujourd’hui, espérant que les autorités entendent enfin leur cri.
Narindra Rakotobe






Commenter :tokony mba andraisana andraikitra ny momba an’ireo olona ireo satria misy tena efa fantatra we mpanendaka,vao misy zavatra very d eny no ahitana azy,nomeny mpitondra teo aloha vahana mihintsy ireo nandritra ny taona maro ka nahazo vahana,aiza ka olona tokony esorina d enao ndrai no manome conteneur hipetrahany,d manin ary taty aoriana tsy nitohy tsony leiz?Mety tonga saina tampoka ngamb?Alefaso any ambanivohitra tompoko ireo,ny tany eto mbola malalaka,zarao tany izy,omena vatsy sy masomboly mandritra ny 3 volana d ambesana sao manao tampody fohy,nisy fotoana manko reo efa nalefa tany @dezera fa fotoana fohy iany d niverina,efa zatra anle argent facile,mamelatra tanana d mahazo,mamboly voky tsy mamboly voky,mila ovaina ny toetsain’reo,tsy mora zany fa manantena za we misy te hivoatra ny sasany @reo,fa tsy te hifotetaka lava eo,