Les employés et leurs familles se sont donné rendez-vous samedi sur l’un des sites de la société à Andranotapahina.
Perquisitions et saisies
Ils ne sont pas descendus dans la rue ni sur la Place du 13 mai pour exprimer leurs revendications. Ils ont choisi un lieu théâtre des opérations contre le Groupe SODIAT qui a subi « des perquisitions, saisies et mandats qui ne se sont pas toujours déroulées dans le strict respect de la procédure ». Les milliers d’employés rassemblés avant-hier à Talatamaty ont notamment rappelé et dénoncé « la saisie arbitraire de matériels et de véhicules appartenant même à des clients par des éléments cagoulés ».
Vies en danger
C’était le 1er novembre dernier, jour de la Toussaint souvent confondue avec la fête des morts qui sied davantage à la situation des employés. « Des vies sont en danger car les salaires qui représentent le plus souvent leur seule source de revenus, risquent de ne plus être versés avec le gel des comptes bancaires du PDG Mamy Ravatomanga et de toutes les branches du Groupe », déplorent-ils. En ajoutant dans la foulée que « le règlement des charges sociales se trouve du coup hypothéqué ».
Atteintes aux droits
Les manifestants de samedi craignent même pour l’avenir économique du Groupe. « Nous sommes contre la destruction des opérateurs économiques malagasy », déclarent-ils. En faisant remarquer que «l’Etat n’a pas la capacité du fournir du travail à tout le monde. Et que la fermeture du Groupe et de toutes ses branches d’activité, laisserait mettrait sur le carreau quatre milliers d’employés qui ont chacun un(e) conjointe et deux ou trois enfants à charge ». En somme, c’est le cas de le dire, leurs salaires assurent la survie de leurs familles qui l’ont exprimé haut et fort samedi Et de s’insurger contre « les atteintes aux droits humains et au droit au travail qui constituent une menace pour l’intégrité, la sécurité et la dignité des personnes».
Etat de droit
Pareille dérive, tel que les employés le considèrent, « ne constituent pas seulement une menace pour une entreprise mais aussi pour l’Etat de droit et les citoyens ». Face au danger, ils lancent un appel solennel aux organisations internationales œuvrant dans la défense des droits humains et du droit du travail, tout particulièrement l’Organisation Internationale du Travail (OIT) ; les Nations Unies à travers l’EPU qui est un mécanisme permettant d’examiner périodiquement la situation des droits de l’Homme dans les Etats membres ; les ONG engagées dans la protection du droit du travail.
Revendications
Ils lancent également un appel pressant aux autorités nationales « sans demander un traitement de faveur mais juste le respect des droits fondamentaux garantis par les instruments juridiques internationaux ratifiés par Madagascar comme la Charte Internationale des droits de l’Homme et insérés dans l’ordonnancement juridique interne notamment la Constitution qui consacre entre autres les conventions relatives aux droits sociaux, économiques… ». Les revendications des employés portent sur « le dégel immédiat des comptes bancaires du PDG et du Groupe SODIAT pour assurer le paiement des salaires et partant, des cotisations sociales ; une enquête indépendante, transparente et conforme à la loi ; la protection des actifs du Groupe indispensables au maintien des employés ; le respect total des droits humains et du droit du travail et du droit au travail ». Les employés du Groupe SODIAT ont montré samedi qu’ils ont aussi le droit de manifester et de s’exprimer, car « la loi est la même pour tous qu’elle protège, qu’elle oblige ou qu’elle punisse ».
R.O





