Le FFKM prévoit de lancer très prochainement des consultations populaires à la base, au niveau des fokontany, suivant une méthodologie inspirée du concept de fokonolona.
Le processus de Refondation de la République pourrait prendre une tournure déterminante dans les prochains jours, avec l’implication renforcée du Conseil œcuménique des Églises chrétiennes (FFKM). Selon certaines sources, le FFKM s’apprête à lancer une vaste consultation populaire débutant au niveau des fokontany, dans une démarche participative qui place le fokonolona au cœur de sa méthodologie. Cette approche, encore en phase de préparation interne, dit-on, s’inscrit dans le cadre du mandat officiel confié par la présidence de la Refondation de la République le 19 novembre dernier.
Ébauche
D’après les informations recueillies, le FFKM entend mettre en œuvre une consultation à la base dont la particularité repose sur le recours à la tradition du fokonolona, structure sociale ancestrale de gestion collective. L’objectif affiché serait de recueillir les aspirations populaires avant toute décision institutionnelle majeure. Cette orientation vise à distinguer la Refondation actuelle des précédentes réformes politiques conduites principalement depuis le sommet de l’État. En effet, cette première étape devrait ouvrir la voie à une concertation nationale élargie à l’issue de laquelle pourrait être engagée la rédaction d’une nouvelle Constitution. Plusieurs sources affirment ainsi que le FFKM dispose déjà d’une ébauche méthodologique, dont les paramètres sont en cours de finalisation. D’ailleurs, une réunion qui aurait eu lieu hier après-midi entre les quatre chefs d’Église membres du FFKM et les responsables de la Présidence de la Refondation aurait abordé le sujet relatif au mandat du conseil œcuménique.
Mobilisation
Le régime actuel, qui a placé le mot d’ordre de Refondation au centre de son programme, aurait fait du FFKM un acteur pivot de la démarche, en raison de sa réputation de neutralité et de son rôle historique dans la médiation politique. Les Églises, fortes de leur influence sociale et morale, apparaissent comme les seules institutions capables de conduire une mobilisation nationale sans être soupçonnées de calculs politiques immédiats. Toutefois, certaines formations politiques semblent redouter que la participation communautaire prônée par le FFKM, à partir des fokontany, bouleverse les équilibres et contourne les dynamiques partisanes classiques.
Collectivités
La méthodologie participative envisagée risque alors d’aboutir à un calendrier électoral différent de celui présenté la semaine dernière par le Premier ministre Herintsalama Rajaonarivelo lors de la présentation du plan d’exécution de la Politique générale de l’État à l’Assemblée nationale. Selon des sources proches du dossier, la démarche du FFKM préconise de commencer par les élections au niveau des collectivités territoriales décentralisées : communes et régions. Ce choix s’inscrirait dans une volonté de transformer profondément la gouvernance territoriale, en instaurant pour la première fois, des présidents de région élus par les populations, à rebours du modèle mis en place depuis la IIIᵉ République, où les chefs de région sont nommés par l’exécutif. Une telle décision modifierait les rapports de force locaux et nationaux et redistribuerait les bases de légitimité politique avant la tenue des scrutins nationaux.
Rija R.





