
Malgré une récolte exceptionnelle, Madagascar peine à écouler ses litchis. Tandis que des cargaisons entières sont abandonnées à Toamasina. Une situation qui relance le débat sur les limites de la filière.
À Toamasina, des images de litchis jetés par centaines de tonnes ont choqué les internautes. Selon Rolland Ratsiraka, opérateur économique dans le secteur, la production de cette année dépasse largement les capacités d’exportation. Plus de 100 000 tonnes ont été récoltées, mais seulement 20 000 tonnes sont expédiées à l’étranger. « Les infrastructures commerciales restent insuffisantes pour soutenir l’exportation », déplore-t-il. Comme chaque saison, le tonnage exporté demeure inchangé, mais les prix ont grimpé : de 1 700 ariary le kilo, ils atteignent désormais 2 150 ariary. Résultat, une grande partie des fruits invendus se gâte et finit à la poubelle. Les exportateurs, déjà liés à leurs collecteurs et soumis aux normes de calibrage, ne peuvent absorber l’excédent.
Exportation
Cette année, trois navires transportent les litchis malgaches : deux à destination de l’Europe et un vers la Russie. L’Europe n’en recevrait qu’environ 15 tonnes, contre près de 2 000 tonnes pour la Russie, tandis que Dubaï et d’autres marchés complètent le circuit d’exportation. Sur le marché local, l’abondance a entraîné une chute du prix du « garaba » à 3 000 ariary à Toamasina. Pourtant, à Antananarivo, le kilo reste vendu à 3 000 ariary, alors même que les fruits proposés sont souvent encore verts.
Narindra Rakotobe





