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vendredi, novembre 28, 2025
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Annonceur ambulant : Profession historique à Madagascar.

Ancêtre des métiers comme facteur, crieur, animateur, agent de publicité, mpanambara, mpilaza ou encore mpitsôko bankôra, le nom varie selon les régions, et perdure depuis plus d’un siècle et demi.

Au début

Sous l’ère royale, un homme est chargé d’informer le peuple à l’avance de la tenue d’un événement organisé par le souverain et sa famille. Le village tout entier doit être averti. Avoir les conditions physiques d’un athlète et une voix imposante sont exigés pour être marathonier. Au fil des époques, à part l’évolution timide de l’outil utilisé, la méthode initiale pour réaliser cette activité professionnelle a été conservée. Dans la partie Nord et Nord-Ouest, une « trompette de coquille », qui est un instrument à vent fabriqué à partir d’une conque – coquille de plusieurs espèces d’escargots de mer – était utilisée. Le bankôra est l’outil traditionnel et culturel, entre autres, pour informer d’un événement comme une naissance, un mariage, ou une circoncision. Entre les XVIIIè et XIXè siècles, cette mélodie accrocheuse fut significative pour le groupe ethnique sakalava. Inventé par John Hudson en 1884, le sifflet à bille remplace peu à peu la coquille au XXe siècle qui coïncide avec la période de la colonisation à Madagascar. À l’avènement de l’indépendance, l’instrument à vent en miniature continue de résonner dans les zones extrêmement reculées, tandis que les citadins se sont dotés d’un mégaphone. Cependant, le temps a creusé l’écart entre les campagnes lointaines, les bourgs et les agglomérations.

 Marasme culturel

Pendant que les grandes villes bénéficient d’appareils plus performants et modernes, les ruraux se contentent de souffler. Lors d’une tournée ministérielle passant par le village isolé d’Ambakirano, dans le district d’Ambilobe. Une heure plus tôt, la population locale s’est spécialement réunie pour accueillir le membre du gouvernement. « Le directeur régional a avisé les maires. Ceux-ci ont informé les chefs fokontany qui ont mobilisé les messagers », explique un employé, d’un air naturel. L’attitude innocente de celui-ci reflète sa franchise, et traduit surtout l’affirmation : « c’est tout à fait normal ». Une norme traditionnelle archaïque qui accepte l’adage « fomba-drazana tsy hita ny maharatsy azy » qui peut être traduit par une seconde nature irréprochable. Au XXIè siècle, en 2025, cette pratique désuète corrobore le fossé séparant deux mondes. Le métier a progressivement perdu sa valeur. Si l’annonceur, à l’époque des royaumes, est une personne estimée en raison de ses qualités, à présent, il est contraint de s’enivrer afin de se désinhiber.

Cette fonction démontre le retard de la Grande-Île en termes de communication puisque dans différentes localités, la désuétude du système informatif est une réalité. Les choses anodines sont importantes. Elles révèlent à la fois la conservation de l’usage et l’immobilisme.

Iss Heridiny

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