
Entre Rasoalalaokavia Ampahimanga et Fredy Kely Imerintsiatosika, deux troupes de « hira gasy » ou opéra des champs, c’est comme la confrontation entre deux écoles. Elles se sont « affrontées » hier en fin de matinée sur la place Ra Petit à Anosy. La première vient de la contrée des Zanakantitra, l’Imamo pour faire simple. Contrée d’origine de Raintelo et des troupes d’élites de cette discipline. La seconde vient de Fenoarivo, pas si loin de la capitale, « des as du zanakira », selon Jean José Ramanankarivo, chef de file de l’organisation. La bourgage a vu naître des troupes de renommée comme Ramilison ou Razafimahefa Be Tsinjaka. Celle-ci a déjà chanté en France en 1937 lors d’une démonstration de « hira gasy ». Il ajoute : « Ces deux groupes se sont portés volontaires. Nous organisons à nouveau les tournois de hira gasy après les troubles récents qu’a connu le pays ». Chez les Andohavary, ils sont faciles à reconnaître grâce aux changements de clef. Dimanche prochain, d’autres troupes vont aussi se mesurer. Rasolalao Kavia annonce ses titres, « ce sera Mety aminao fa tsy mety amin’ny hafa et Aza manao vinany fa feno fandrika ny tany ». La dame, frêle mais directe, a déjà apporté son art à travers l’Europe. Freddy Kely est déjà sur place, il est un peu discret. « Nous allons proposer Ataovy ny vinavina alohan’ny handaniana et Rehefa miomana ianao dia tsy misy hasakana ». Il s’explique sur ses choix de titres et de paroles. « Nous nous mettons dans la tête du public. J’observe quelqu’un et je réfléchis sur son physique. Pourquoi il est comme il est ? Par exemple, pourquoi il paraît si vieux pourtant il est encore tout jeune ? Alors j’en fais une chanson ». Dans le public, certains s’habillent en « malabary », le chapeau est de rigueur et certains sentent les effluves de rhum artisanal. Un bout de terroir en plein centre-ville.
Maminirina Rado





