
La dynamique de coopération avec les partenaires internationaux reprend avec vigueur. Alors que la coopération financière redémarre, les signaux politiques extérieurs laissent entrevoir un réchauffement avec les partenaires internationaux.
Au niveau national, la dynamique se joue d’abord au ministère de l’Économie et des Finances (MEF). La semaine dernière, Dr Herinjatovo Ramiarison, à la tête du département, a reçu à Antaninarenina le Représentant pays de la Banque africaine de développement (BAD), Adam Amoumoun, puis le Représentant résident du Fonds monétaire international (FMI) à Madagascar, Kodjovi Mawulikplimi Eklou, en prélude aux réunions techniques en vue. La BAD a félicité le nouveau ministre, qui devient de facto gouverneur de la Banque pour Madagascar, tout en réaffirmant son rôle de partenaire de développement économique et social de la Grande Île. D’après Adam Amoumoun, l’institution panafricaine reste engagée dans des secteurs clés tels que les infrastructures de transport et d’énergie, l’agriculture et agro-industrie, la gouvernance, le climat et la gestion des catastrophes. Avec le FMI, les échanges ont porté sur les principaux cadres de coopération, notamment la Facilité élargie de crédit (FEC) et le Fonds pour la résilience et la durabilité (FRD). Une mission technique est annoncée pour janvier 2026 afin de recalibrer les programmes en cours et de les aligner sur les priorités du « Gouvernement de la Refondation ». Le ministre a, par ailleurs, souligné l’importance de prochaines assises nationales pour la relance économique, appelant l’ensemble des partenaires internationaux à y participer afin de définir un plan concerté.
Reconnaissance
Sur le front politique, le dernier communiqué du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine, adopté le 20 novembre 2025 et rendu public le 29 novembre, marque un tournant. Le CPS n’emploie plus les termes de « coup d’État militaire » ou de « changement anticonstitutionnel de gouvernement », et fait désormais référence aux « Autorités malgaches ». Il ne réclame plus un retour « rapide et total » à l’ordre constitutionnel, prenant acte de la fin du régime précédent et appelant plutôt à traiter les causes structurelles des crises politiques récurrentes. D’après les informations, le CPS renonce à l’isolement politique de Madagascar et invite les États membres de l’UA, les partenaires internationaux et la communauté internationale à poursuivre leur soutien, notamment par la mobilisation de ressources financières. Il demande également l’inclusion de Madagascar dans la Facilité africaine de soutien aux transitions inclusives (FASTI), un mécanisme appuyé par le PNUD pour accompagner les pays en transition. Cependant, la suspension de la participation de Madagascar aux organes officiels de l’UA est encore maintenue, selon nos sources. L’organisation continentale maintient la pression en exigeant une feuille de route consensuelle, claire et inclusive, assortie d’objectifs de référence et d’un calendrier précis. Il revient désormais aux autorités malgaches de soumettre ce document, ainsi que leurs besoins en soutien technique, politique et financier, afin de répondre aux revendications et aspirations, notamment celles de la jeunesse.
Antsa R.





