
Près d’un an après le scrutin du 11 décembre 2024, l’issue du bras de fer entre le TIM et l’IRD, dans la course à la mairie de la Commune urbaine d’Antananarivo (CUA), demeure en suspens.
Si plusieurs communes ont déjà commencé à apurer les conflits électoraux consécutifs aux élections municipales de décembre 2024, la situation demeure incertaine à Antananarivo. Le Conseil d’État, réuni le 19 novembre 2025, a une nouvelle fois repoussé l’affaire, sans fixer de nouvelle date pour un jugement définitif. Cette décision a suscité de nombreuses interrogations et a alimenté les suspicions parmi les observateurs : pourquoi ce report ? Quand aura lieu le verdict entre le TIM et l’IRD ?
Neutralité
Les arguments du TIM paraissent pourtant solides. Le bâtonnier Hubert Raharison, avocat du parti, a mis en lumière les irrégularités et anomalies qui auraient entaché le scrutin. Il dénonce notamment l’utilisation de ressources publiques à des fins électorales, citant les distributions de vivres et a¹de produits de première nécessité organisées par l’ancien président, Andry Rajoelina, en pleine campagne électorale. Ces actions auraient clairement favorisé les candidats affiliés à IRMAR (Isika Rehetra Miaraka amin’i Andry Rajoelina), en violation de la neutralité exigée par la loi.
Liste électorale
Par ailleurs, le déploiement illégal de militaires non inscrits dans les fokontany dans plusieurs bureaux de vote de la capitale a été pointé du doigt, ce qui constitue une autre entorse aux lois électorales. Enfin, la réouverture exceptionnelle de la liste électorale fin octobre 2024, après sa clôture en mai, a également alimenté les critiques. Le TIM y voit un manquement à la transparence et une tentative d’avantager certains candidats. Se basant sur la loi n°2018-008 relative aux élections communales, le TIM estime que ces irrégularités ne peuvent être ignorées par la justice.
Pressions
Hubert Raharison a indiqué à l’issue de l’audience du 19 novembre dernier que les points soulevés pourraient être réexaminés, laissant ainsi envisager un rebondissement avant la décision finale. Si certains redoutent les pressions autour de l’affaire, d’autres se demandent si le nom de Ravalomanana complique la situation. Pour l’instant, l’incertitude persiste à Antananarivo. L’issue de ce conflit électoral, qui aura des conséquences majeures pour la CUA, demeure incertaine. Toutefois, le TIM demeure confiant dans la justice, en espérant une résolution définitive de cette querelle électorale.
Julien R.




