Atou Seck, Représentant résident de la Banque mondiale à Madagascar a indiqué que la forte volonté de réformes affichée par le nouveau régime ouvre la voie à une coopération plus ambitieuse et à des financements renforcés, malgré les blocages hérités.
Aides budgétaires, projets d’investissement et programmes pour les résultats. Tels sont les trois instruments utilisés par la Banque mondiale pour soutenir les pays bénéficiaires de ses appuis financiers. Pour le cas de Madagascar, deux de ces leviers sont aujourd’hui mobilisés : les aides budgétaires et les projets d’investissement. Selon le Représentant résident de l’institution, Atou Seck, les programmes pour les résultats restent, pour l’instant, à l’état de perspective. S’agissant de l’aide budgétaire, Madagascar bénéficie de l’Appui aux politiques de développement (DPO). En 2023, la Banque mondiale et l’État malgache se sont accordés sur un paquet de réformes à mettre en œuvre pour accéder pleinement à cet appui.
À rattraper
Ces réformes ont bien été adoptées par décret sous l’ancien régime, mais n’ont pas été suivies d’actions concrètes. En conséquence, la deuxième tranche du DPO n’a pas encore été décaissée, et le troisième appui ne pourra pas être discuté tant que ce blocage ne sera pas levé. À noter que le DPO prévoit 3 tranches de 100 millions de dollars chacune sur la période 2023-2025, en soutien direct au budget. La première tranche a été versée en juin 2023. Elle doit contribuer à renforcer la gouvernance et la résilience macro-budgétaire, à améliorer le climat d’investissement et à approfondir les réformes structurelles dans des secteurs critiques comme la connectivité numérique, l’énergie et les mines. Dans les télécommunications, par exemple, les textes ont été adoptés, mais leur non-application freine le versement de la deuxième tranche.
Bon signe
Pour autant, le message se veut résolument positif. « J’ai de l’espoir avec le nouveau régime car nous apercevons une forte volonté d’aller vers les réformes », souligne Atou Seck, représentant de la Banque mondiale à Madagascar. Il rappelle que cette institution ne contraint pas, mais attend l’application des réformes, toutes transparentes et rediscutables si la population estime qu’elles leurs sont défavorables. « Toute réforme crée des gagnants et des perdants », admet-il, mais leur mise en œuvre est la clé pour ouvrir la voie à une coopération élargie et à des financements renforcés.
Antsa R.



