
Thierry Rakotonarivo est propulsé à la tête de la CENI après une reconfiguration express. Ce qui a été prévisible dès son retour à Alarobia la semaine dernière.
La Commission électorale nationale indépendante (CENI) a un nouveau patron. Thierry Rakotonarivo a été élu hier par les membres du bureau permanent et a aussitôt pris les commandes de l’institution. Une passation de service immédiate, qui acte l’éviction d’Arsène Dama de la présidence, a été bouclée hier dans l’après-midi. Celui-ci est rétrogradé au rang de simple conseiller. La CENI parle d’une « organisation interne » pour justifier cette reconfiguration soudaine.
Le changement est brutal. À peine élu, Thierry Rakotonarivo s’installe dans le fauteuil présidentiel, scellant une transition expéditive qui surprend jusque dans les couloirs d’Alarobia. « Organisation interne », martèle la CENI dans son communiqué, sans autre précision sur les raisons exactes du départ d’Arsène Dama, désormais relégué loin du premier rôle qu’il occupait jusqu’alors. Ce retour de Thierry Rakotonarivo a tout d’un renversement spectaculaire.
L’ancien vice-président de la CENI revient de très loin, après avoir été déchu de son statut de membre de l’institution en 2020. Un passé lourd qui n’a pas empêché sa réélection, la semaine dernière, comme candidat unique présenté par l’Assemblée nationale. Une fois réintégré, il gravit les échelons à une vitesse fulgurante. D’abord vice-président, puis président en l’espace de quelques jours. Son éviction en 2020 avait pourtant défrayé la chronique.
Thierry Rakotonarivo avait alors dénoncé publiquement l’existence de « millions de doublons » dans les cartes nationales d’identité utilisées lors de la présidentielle de 2018, remportée par Andry Rajoelina. La CENI l’avait accusé d’avoir « divulgué des informations non recoupées » et d’avoir provoqué des perturbations touchant « l’ordre public », selon un communiqué publié en mars 2020. Cinq ans plus tard, l’homme fait un retour fulgurant au cœur de la machine électorale. La rapidité de sa montée en puissance interroge, tout comme la discrétion des explications officielles. Mais une chose est sûre, la CENI version Rakotonarivo s’est mise en marche dès hier.
Rija R.




