
Les discussions autour de la concertation nationale ravivent le débat sur l’avenir de Madagascar.
Depuis la France, Eddy Ramanirabahoaka, membre de la diaspora malgache en France, plaide pour l’instauration d’un « État Malagasy », un État unitaire doté d’un régime présidentiel affirmé. Pour lui, les célébrations du 26 juin, consacrées à l’indépendance, contrastent avec la réalité sociale et économique du pays. « Nous revendiquons la démocratie depuis des décennies, pourtant Madagascar demeure parmi les nations les plus pauvres du monde », déplore-t-il. À ses yeux, une refondation s’impose, à commencer par l’abandon du terme République au profit de la notion d’État Malagasy.
Septennat
Sa proposition repose sur l’élection d’un Président de l’État Malagasy au suffrage universel direct pour sept ans, renouvelable une seule fois. Ce chef de l’État nommerait son gouvernement et serait assisté par un Vice-président, élu sur la même liste. La fonction de Premier ministre disparaîtrait au profit d’un exécutif plus direct, pensé pour éviter les chevauchements de responsabilités. La réforme concernerait aussi le pouvoir législatif. L’Assemblée nationale deviendrait l’unique chambre du Parlement. Les députés seraient élus pour sept ans, avec une seule possibilité de renouvellement. Le Sénat serait supprimé pour alléger la structure institutionnelle et réduire les coûts.
« Fokonolona »
Sur le terrain local, Eddy Ramanirabahoaka insiste sur le rôle des Fokonolona. Les présidents de Fokontany, les comités locaux et les maires seraient élus directement pour des mandats de sept ans aussi. Les chefs de district et de région seraient nommés en Conseil des ministres. Il appelle également à revoir la loi sur les partis politiques, ainsi qu’à instaurer un plafond de dépenses pour les campagnes électorales afin de garantir une égalité réelle entre candidats.
Référendum
Au terme de la concertation nationale, plusieurs modèles constitutionnels pourraient être soumis aux électeurs. Le processus ne se limiterait pas à un simple référendum, mais proposerait plusieurs options : monarchique, État Malagasy, républicaine, fédéraliste, théocratique ou toute autre formule issue des discussions. « La population doit décider du cadre institutionnel qui guidera l’avenir du pays », a-t-il affirmé.
Recueillis par Nadia R.




