
La Conférence internationale sur la croissance verte et inclusive se tient depuis hier au Novotel Ivandry.
Pendant deux jours, autorités, chefs d’entreprise, chercheurs, représentants de la société civile, jeunes de la Gen Z et partenaires internationaux réfléchissent ensemble à la manière de « faire le pari du développement » et de soutenir la Refondation par un élan collectif. Pour les participants, le diagnostic est partagé : le soulèvement que Madagascar vient de traverser trouve ses racines dans la situation économique. Fait rare en temps de paix, le PIB par habitant a reculé depuis l’indépendance. Un nouveau cycle s’ouvre toutefois, porté par l’espoir assumé de redresser durablement cette trajectoire. La conférence vise précisément à accompagner ce tournant en offrant un espace de dialogue concret entre décideurs publics, secteur privé et société civile.
Transition verte
Présent à la cérémonie d’ouverture, le ministre de l’Économie et des Finances, Dr Herinjatovo Ramiarison a noté que pour faire émerger une croissance véritablement verte et inclusive, plusieurs leviers doivent être actionnés simultanément. « Il s’agit de renforcer la promotion des énergies renouvelables, d’améliorer l’efficacité énergétique, de soutenir les efforts de reforestation, d’investir dans des infrastructures de transport moins polluantes et de développer l’éducation aux pratiques durables. Ces orientations s’inscrivent pleinement dans les priorités du Gouvernement de la Refondation, qui place la transition énergétique et la transformation du modèle de croissance au cœur de son agenda », a-t-il déclaré.
Actions
Parmi les temps forts de la première journée figure la keynote de l’économiste Stefan Dercon, professeur à Oxford et auteur de Gambling on Development, ouvrage de référence sur le rôle décisif de l’engagement des élites. Son intervention s’est portée sur « les cinq facteurs qui font réussir ou échouer un pays » et sur les conditions d’un véritable pari du développement à Madagascar. Le ministre Dr Herinjatovo Ramiarison a rappelé l’ampleur des défis – vulnérabilité climatique, déforestation, faible accès à l’électricité, productivité en retard – alors que le pays ne pèse qu’une part marginale dans les émissions mondiales. Il a détaillé les réformes engagées pour libérer l’initiative privée, assainir la concurrence, stabiliser les prix des produits de base et orienter l’investissement vers les secteurs porteurs et les énergies renouvelables, appelant à maintenir la mobilisation de toutes les forces vives. À noter que cet événement – qui se poursuit ce jour – est porté par un consortium de quatre organisations : INDRI, « think-and-do-tank » malgache dédié à l’expertise stratégique et à la mobilisation de l’intelligence collective ; Miarakap, investisseur et accélérateur d’entrepreneurs à impacts ; Economic Policy Network, basé à l’Université d’Oxford, qui accompagne les décideurs des pays en développement ; et Kinomé, entreprise de conseil en stratégies de développement à fort impact pour l’Homme et la Nature.
Antsa R.




