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mardi, décembre 16, 2025
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« 2025 » : Les contrastes d’une année charnière malgache

Les honneurs nationales ont été rendues au crâne sacré du roi Toera à son arrivée à Madagascar en septembre, de Tananarive jusqu’à son fief dans le Menabe.

L’année 2025 s’inscrit dans l’histoire malgache comme une période de forts contrastes, dominée par le retour hautement symbolique de la relique du roi Toera. Cependant, cette victoire culturelle a été assombrie par l’aggravation de l’insécurité et l’effritement des valeurs, signes d’une crise sociale profonde que la musique et les hommages n’ont pu éclipser.

2025, à mentionner dans le livre d’or de la république malgache, année charnière. Sur le plan culturel, celle-ci a vu un des événements majeurs de l’histoire post-indépendance de Madagascar : le retour sur ses terres de la relique sacrée du roi Toera (vers 1853–1897). Monarque révéré dans le Menabe, ayant défini l’« amour de la patrie » jusqu’à donner sa vie et sa tête aux Français colons à Ambiky, lors du massacre des 5 000 Malgaches, villageois et militaires. Son crâne a été emmené comme trophée en France, puis finalement remis à sa famille royale, début septembre. Le 4 septembre 2025, les reliques du roi Toera sont complètes. La Grande Île est l’un des premiers pays africains à voir restitués ses artefacts volés durant l’occupation française. Alimentant ainsi toutes les théories complotistes de la « planète Facebook » malgache, sur le fait qu’après le retour du crâne le pouvoir Rajoelina, alors de nationalité française, a vacillé. Peu connue du grand public, la musique malgache a perdu un de ses illustres guitaristes en la personne de Jules Jhonny Razafimahery le 24 juin 2025. Connu sous le nom de scène de Jhonny Bass, grand guitariste et bassiste. À classer au même rang que les D’gary, Milon Kazar, Bouboul, Pros’hely et d’autres encore. Sa discrétion et sa disposition à partager constamment avec les nouvelles générations l’ont écarté de la célébrité. Mais ses pairs musiciens reconnaissent tous la valeur de ce « guitar hero » malgache. Le domaine du showbiz a été surpris par la mort tragique de L Saphira en octobre, artiste derrière la chanson culte « Mampamangy ». Disparue des radars depuis des décennies, son décès l’a replacée, de manière tragique, sur le devant de la scène. Le même mois, Meltine Rasoloarisoa, figure respectée du hiragasy et fille de l’illustre Ramilison Besigara, a également rejoint les immortels. Madagascar a continué d’attirer les artistes étrangers. Le rappeur français d’origine congolaise, Tiakola, a chanté devant ses fans malgaches en juin 2025. Il est le chanteur à dimension internationale le plus reconnu du moment à avoir foulé le sol national. D’autres artistes, tels que Dj Amaroula et Dr Falafala, sont également passés, sans susciter le même engouement. L’insécurité ambiante – marquée par des infanticides, des viols incestueux, des kidnappings… – a laissé une empreinte sombre sur cette année finissante. Sur le plan socioculturel, les spécialistes pointent l’effritement des valeurs, exacerbé par la pauvreté extrême. Les valeurs d’humanité, si chères aux Malgaches, ne résistent plus à la pression démographique et économique. Les plus vulnérables sont les premières victimes de cette « crise ». Les quinze dernières années témoignent d’une augmentation des fugues et des mineures obligées de se prostituer pour alléger les charges parentales, sous la contrainte du pouvoir d’achat. Plus alarmant encore, la prostitution homosexuelle fait son apparition chez les mineurs de sexe masculin. Et l’IA (Intelligence Artificielle) cogne à grand coup de massue à la porte de Madagascar, les dés sont jetés pour 2026.

Maminirina Rado   

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