
La ministre de la Justice impose le temps du bilan et de la continuité du service pendant les vacances judiciaires. La justice ne s’arrête pas, elle se remet en question.
Les vacances judiciaires ont officiellement commencé hier, mardi 16 décembre, et s’achèveront le jeudi 15 janvier. Une période traditionnellement perçue comme un ralentissement de l’activité judiciaire, mais que la ministre de la Justice, Fanirisoa Ernaivo, entend transformer en un temps fort de responsabilité et d’exigence. Dans une note adressée à l’ensemble des juridictions, la garde des Sceaux fixe un cap clair, notamment le bilan, l’apurement des dossiers et le maintien effectif du service public de la justice.
D’emblée, la ministre inscrit cette période de fin d’année dans une logique d’introspection institutionnelle. « La période de fin d’année doit être pour chaque personnel et chaque entité une occasion d’auto-évaluation », écrit-elle. Les juridictions sont ainsi appelées à faire le point sur leurs activités, à « faire le bilan de leurs activités juridictionnelles respectives » et à « liquider les éventuelles instances » encore pendantes. Cette démarche passe également par un travail administratif rigoureux.
La ministre demande expressément aux services judiciaires de procéder à « des inventaires physiques de tous les dossiers », étape indispensable pour assainir la gestion des affaires en cours. Ce travail devra ensuite déboucher sur l’établissement « des différentes statistiques de l’année 2025 », appelées à servir de base d’évaluation pour le fonctionnement global de l’institution judiciaire. Mais les vacances judiciaires ne sauraient rimer avec interruption du service.
Permanence
Fanirisoa Ernaivo insiste sur la nécessité d’assurer la continuité de la justice, en particulier pour les dossiers sensibles. « Afin d’assurer la continuité du service public de la justice et pour permettre le traitement des affaires qui requièrent célérité ainsi que certains types d’audiences nécessités par l’urgence, l’ordre et la sécurité publics », la ministre rappelle que la responsabilité incombe aux chefs de juridiction. Ces derniers devront « établir un calendrier de tour de permanence », garantissant la prise en charge des affaires urgentes durant toute la période des vacances.
La note ne se limite pas à des orientations générales. Elle interpelle directement chaque acteur du système judiciaire. « Durant les vacances judiciaires, chaque magistrat, greffier, membre du personnel doit tout mettre en œuvre pour apurer ses instances », souligne la ministre, appelant à une mobilisation individuelle et collective pour réduire les arriérés judiciaires et améliorer l’efficacité globale des juridictions. Au-delà de la période des vacances, le ministère de la justice projette déjà le regard vers la prochaine rentrée solennelle.
Prévue le jeudi 15 janvier, celle-ci « ne doit pas être considérée comme une simple formalité ». La ministre y voit « une occasion pour le corps judiciaire de manifester sa présence », mais aussi un moment stratégique pour renforcer le lien de confiance avec les citoyens. Selon elle, cette rentrée solennelle doit être « une opportunité pour la justice de faire preuve de transparence et de redevabilité envers la population ». Un message qui s’inscrit dans un contexte de fortes attentes citoyennes vis-à-vis de l’institution judiciaire, appelée à démontrer son efficacité, son impartialité et sa capacité à rendre des comptes.
Rija R.



