
Madagascar a un indice de développement humain (IDH) faible de 0,525, mais en légère progression. Ajusté aux inégalités, cet indice (IDHI) baisse à 0,386. Le ministre de l’Économie et des Finances soutient l’importance de la croissance, la création d’emplois décents et la productivité, pour améliorer cette situation.
Le ministre de l’Économie et des Finances, Dr Herinjatovo Ramiarison, veut replacer l’emploi décent au cœur de la réponse aux fragilités du développement humain. Lors d’un panel organisé après le lancement du 7ᵉ Rapport National sur le Développement Humain (RNDH), il a dressé un constat sans détour : « Productivité encore très faible, travailleurs pauvres, employabilité très faible ». Pour lui, il faut remettre la machine économique en mouvement en renforçant la production, afin que la croissance se traduise enfin par des emplois décents. À terme, l’objectif est aussi de desserrer l’étau de la paupérisation qui rend les « filets de sécurité » incontournables pour une partie croissante de la population. Ces échanges se sont tenus hier au Novotel Ivandry, à l’occasion du lancement officiel du 7ᵉ RNDH, organisé par le ministère de l’Économie et des Finances (MEF) via la direction des Études et de la Programmation (DEP), en partenariat avec le PNUD, autour du thème « Résilience économique et développement humain ». Au-delà de la présentation du rapport, la rencontre a posé une question centrale : comment renforcer la capacité du pays à absorber les chocs tout en améliorant durablement les conditions de vie.
Progression lente
Le rapport rappelle que Madagascar a été confronté à une succession de crises, de la pandémie de Covid-19 aux effets du conflit russo-ukrainien, en passant par les instabilités internes et les aléas climatiques (cyclones, sécheresses). Ces crises ont engendré une croissance fragilisée, une pauvreté plus marquée et des inégalités accentuées. L’IDH progresse légèrement à 0,525 en 2023, mais le pays reste dans la catégorie des États à développement humain bas. Ajusté aux inégalités, l’indice recule à 0,386, soit une perte de 26,5 %, illustrant des avancées qui profitent encore trop inégalement. L’éducation demeure le point le plus critique : en 2022, 34 % des personnes en zone rurale étaient sans instruction, contre 12 % en milieu urbain. Le rapport propose quatre piliers de résilience — autosuffisance alimentaire, industrialisation, protection sociale, économie bleue — et appelle à des réformes sur les infrastructures, la gouvernance et la productivité. Pour le ministre Ramiarison, la méthode doit être partagée. « Nous n’allons pas imposer une politique économique », a-t-il assuré, privilégiant le dialogue avec le secteur privé. Et de rappeler un principe de contrepartie, car les appuis au secteur privé doivent désormais se traduire par des gains de productivité et des créations d’emplois.
Antsa R.



