Pour les ménages vulnérables, la crise alimentaire commence rarement par une seule cause. Le rapport national sur le développement humain (RNDH) identifie quatre chocs exogènes majeurs qui fragilisent la disponibilité et l’accès aux aliments, le déficit pluviométrique et la sécheresse, la hausse des prix des denrées, les cyclones et l’insécurité. La flambée des prix coupe l’accès, tandis que les autres chocs frappent surtout la production. À cette vulnérabilité s’ajoute un panier peu diversifié. Cinq groupes dominent la consommation quotidienne : céréales dominées par le riz, racines et tubercules, huiles végétales, sucre et fruits. Ils fournissent environ 90 pour cent des calories, alors que les produits animaux restent peu consommés. Le rapport rappelle l’épisode de sécheresse exceptionnelle de 2017, qui a fait chuter la disponibilité du riz, sans que l’importation ne compense totalement la perte. La disponibilité énergétique a rebondi rapidement, mais l’autosuffisance s’est dégradée, passant de 88 à 80 %, puis accuse une tendance stagnante. La résilience se joue sur deux fronts : sécuriser la production et protéger le pouvoir d’achat, pour éviter que chaque choc se transforme en faim.
Antsa R.



