« Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ». Cette citation apocryphe d’Antoine Lavoisier trouve et retrouve tout son sens en cette saison des pluies.
L’eau tombée du ciel !
En attendant la concrétisation du projet du Colonel au béret vert qui consiste à transformer l’air en eau, les gens appliquent à la lettre la formule du chimiste français à qui l’on doit la découverte de l’oxygène qui l’a conduit à découvrir la composition de l’air et de l’eau. Malgré les pluies interminables de ces derniers jours, les files de bidons jaunes ne désemplissent et ne se remplissent pas plus vite devant les fontaines publiques gérées par des fokontany ou des associations. Ce qui amène les ménages à sortir toutes sortes de récipients pour recueillir l’eau de pluie considérée comme pure pour ne pas dire potable, quoiqu’elle soit captée parfois tout au bout de gouttières rouillées ou à partir de toits pas forcément propres. C’est à l’image des fûts, tonneaux, bassines, cuvettes, cruches et autres calebasses destinés à recueillir et à conserver l’eau tombée du… ciel. « Mana avy any an-danitra ». Même les pots de chambre sont parfois remplis en prévision de l’arrosage des toilettes. Tout est recyclé jusqu’à ce qui n’est pas recyclable. Rien ne se perd, tout se récupère. Y compris sur le plan politique. Rien ne se crée, tout est secret, tout se transforme. Au gré des intérêts des uns et des calculs des autres. A l’image de certaines choses qui sont du bidon. Tout juste des effets d’annonce qui ne vont pas solutionner de sitôt les problèmes d’alimentation en eau potable dans la capitale où il ne cesse de pleuvoir à seaux. A tel point que la population a l’impression d’être « mangetaheta ambony lakana ». Ce qui signifie littéralement « avoir soif dans une pirogue ». Qui plus est, avec l’eau tombée du ciel, en pleine période de pluie de changements.
R.O
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