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mercredi, décembre 31, 2025
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Accès amélioré à l’eau potable : Plus de 200 000 bénéficiaires ces derniers mois

Dans un contexte de tensions hydriques persistantes et de fortes attentes sociales, le ministère de l’Eau, de l’Assainissement et de l’Hygiène (MEAH) a présenté un bilan de ses deux premiers mois d’action. Au-delà des chiffres, ce document met en lumière une inflexion dans la manière de gouverner un secteur longtemps fragilisé par l’urgence, la fragmentation et l’absence de cadre stabilisé.

À Madagascar, l’accès à l’eau potable reste un enjeu quotidien pour des millions de ménages. Cela touche particulièrement les zones urbaines en forte croissance et les régions du Sud exposées à la sécheresse. Pénuries récurrentes, infrastructures vieillissantes, crises climatiques à répétition, la pression sur l’État est constante. Les mouvements populaires du mois de septembre dernier en sont les parfaites manifestations. Dans ce contexte, les attentes des populations ne portent plus seulement sur des réponses d’urgence mais sur la capacité des pouvoirs publics à organiser durablement le service de l’eau. Le bilan présenté par le MEAH, leadé par le Dr Razafindrianiaina Minosoa Anjaratiana Elia fait état de plus de 200 000 personnes ayant bénéficié d’un accès amélioré à l’eau potable et de près de 13 000 infrastructures d’assainissement de base supplémentaires. Ces résultats s’accompagnent de mesures structurantes telles que le déploiement de Centres opérationnels Rano pour la gestion de crise et le lancement de projets prioritaires à Antananarivo.

Historique

L’adoption récente de la Politique nationale de l’EAH (PNEAH) et du nouveau Code de l’Eau marque une inflexion notable. Ce, dans la mesure où le secteur de l’Eau, de l’Assainissement et de l’Hygiène a, longtemps, adopté une approche fragmentée. Cette dernière a, certes, permis des réponses ponctuelles mais elle a aussi limité la cohérence, la durabilité et la capacité de l’État à piloter l’ensemble du secteur. Si la PNEAH et le code de l’eau ne se substituent pas aux infrastructures, ils donnent un socle, clarifient les rôles des acteurs publics et privés, fixent des règles de régulation et alignent les interventions sur les engagements internationaux, notamment l’Objectif de développement durable n°6 relatif à l’accès universel à l’eau et à l’assainissement. Ce qui constitue pour les partenaires du pays, une évolution majeure de la lisibilité et de la prévisibilité des engagements. En effet, un cadre juridique stabilisé réduit les risques et renforce la cohérence des projets. Pour les collectivités et les opérateurs, il offre des repères plus clairs en matière de compétences, de gestion et de responsabilité. Autant de signaux d’un changement de méthode, combinant action immédiate et consolidation institutionnelle.

Gouverner l’eau autrement. Pour l’équipe dirigeante actuelle du ministère de l’Eau, de l’Assainissement et de l’Hygiène, l’enjeu dépasse la réalisation d’ouvrages. En dotant le secteur d’un cadre juridique actualisé et en mettant en avant la transparence et les audits, l’État cherche à restaurer sa crédibilité comme pilote et régulateur. Cette reprise de pilotage ouvre, en effet, des perspectives en matière de coordination, de mobilisation des financements et de résilience climatique. Elle pose aussi des défis comme la durabilité des infrastructures, les capacités locales de gestion et la continuité de l’effort dans le temps. L’on est en droit de se projeter dans l’avenir et de s’attendre à ce que ces premiers signaux institutionnels de reprise du pilotage public se traduisent, à moyen terme, par une consolidation réelle du service public de l’eau.

José Belalahy

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