Berija, l’étudiant en 7e année de médecine incarcéré préventivement à Tsiafahy depuis son arrestation sous l’inculpation d’atteinte à la sûreté de l’Etat et de détention de drogue, a recouvré la liberté hier. Le Tribunal a rendu son verdict sur l’affaire et l’a condamné à une peine de 2 mois d’emprisonnement avec sursis, assortie d’une amende de cinq cent mille Ariary pour détention de drogue et organisation de manifestation sans autorisation sur la voie publique. Les accusations d’incitation à la haine n’ont pas été retenues par le Tribunal qui l’a relaxé au bénéfice du doute.
Berija libre
Berija a passé vingt jours de détention préventive à Tsiafahy. Par deux fois, la liberté provisoire lui a été refusée, malgré le fait qu’il soit souffrant selon ses proches. Apparemment, la méfiance du juge envers cet étudiant a été plus forte que la pression exercée par le Comité des Jeunes et Universitaires de Madagascar et la famille de l’inculpé, qui n’ont cessé de clamer son innocence et de revendiquer ses droits fondamentaux en particulier les libertés d’opinion et d’expression. Berija n’a franchi les portes de Tsiafahy que pour son enquête au fond au tribunal de première instance d’Anosy. Le jeune étudiant devait répondre de ses actes, mais a soutenu qu’il n’avait aucune volonté de déstabilisation mais seulement d’interpellation parce que des promesses faites aux étudiants n’auraient pas été tenues en haut lieu. Lors de son arrestation, la confiscation et le contrôle de son portable auraient permis de trouver des messages qui le culpabilisent pour les enquêteurs. L’avocat qui assure sa défense a rappelé que légalement les SMS ne font pas partie des preuves recevables. Il a déploré les conditions de détention de l’étudiant. Mais, il n’a pas réussi à attendrir le juge pour que son client soit déplacé à Antanimora. Une chose est sûre, le Tribunal a fait montre de sévérité devant l’inculpation d’organisation de manifestation sans autorisation sur la voie publique et de détention de drogue. Bien que le verdict soit pris en toute indépendance, il ne reflète pas moins l’intimidation, ainsi que les préoccupations de recherche de stabilité du régime au pouvoir dont il faut craindre les réactions répressives. Ce dernier veut instaurer un climat d’apaisement et de paix sociale pour réussir ses objectifs de développement. Berija dont l’arrestation s’est faite quelques jours après les manifestations estudiantines en a fait les frais.
Zo Rakotoseheno