Le président Hery Rajaonarimampianina ne fait plus l’objet des fortes pressions de la communauté internationale sur le cas de l’ancien président.
Si une partie de la Communauté internationale n’a pas mâché auparavant ses mots pour dénoncer le traitement infligé à l’ancien président dont le cas est prévu par l’article 20 de la Feuille de route, elle change actuellement de langage suite aux mesures prises par le président Hery Rajaonarimampianina. Hier, lors de sa visite de courtoisie au nouveau ministre des Affaires Etrangères malgache Atallah Béatrice, l’ambassadeur d’Allemagne à Madagascar Harald Gehring a déclaré : « L’Allemagne ne veut plus parler de l’ancien président Marc Ravalomanana. Il (Marc Ravalomanana) est déjà dans sa résidence. L’ancien président a de grand potentiel pour servir le pays. » Bref, à partir du moment où Marc Ravalomanana a retrouvé sa résidence à Faravohitra après les péripéties qui se sont produites depuis son retour forcé à Madagascar, la communauté internationale s’en remet au régime en place quant à la suite du « dossier ». Hier, l’ambassadeur d’Allemagne Harald Gehring a touché mot de la réconciliation nationale et du décret assignant à résidence fixe l’ancien exilé d’Afrique du Sud, tout en évitant de tenir un langage qui laisse penser à une quelconque pression sur le régime de Rajaonarimampianina.
Vrai danger. A partir du moment où il a permis à l’ancien président Marc Ravalomanana de retrouver sa famille à Faravohitra conformément aux revendications de ses partisans, le président Hery Rajaonarimampianina s’en remet à l’aboutissement du processus de la réconciliation nationale actuellement piloté par le Conseil des églises. Cette réconciliation nationale faisait partie des conditionnalités de la communauté internationale. Le président de la République s’y est soumis en soutenant les efforts du FFKM dont les actions sont financées par l’Etat. A s’en tenir donc au calendrier de la réconciliation nationale du FFKM, l’ancien président Marc Ravalomanana serait définitivement fixé sur son sort au plus tard au mois de juin, après le forum national qui bouclera le processus. C’est au bout de ce processus que l’on saura si le décret assignant à résidence fixe Marc Ravalomanana sera levé ou non. En tout cas, l’ancien exilé d’Afrique du Sud ne représente plus un vrai danger pour le régime de Hery Rajaonarimampianina. D’ailleurs, ce n’est plus vraiment la politique qui intéresse Marc Ravalomanana, mais ses affaires avec son espoir de relancer les activités du Tiko. Pour bon nombre d’observateurs, c’est l’ancien président de la Transition Andry Rajoelina qui, avec ses moyens et sa capacité de nuisance dont il avait fait montre en 2009, constitue une menace pour le régime en place.
R. Eugène
