Jamais la belle Cité du Soleil n’a été aussi sale qu’aujourd’hui. Les grandes pluies de la saison n’ont rien arrangé du tout. Devant l’ampleur de la tâche et la démission de la Commune, l’ong Welt Hunger Hilfe prend le balai et entame un engagement communautaire.
A la fin de la semaine dernière, au pied du bateau de l’hôtel Amazone. Monsieur le Maire en tête, et de nombreux participants du Projet d’Assainissement Solide et Sécurité Alimentaire à Tuléar (PASSAT). Sous la baguette des percussionnistes de Bloco Malagasy et la mise en scène de Virginia Careri, chef de projet, le premier coup de balai a été donné ce vendredi 20 février à 15h, sous les yeux étonnés des tireurs de cyclo-pousses et les yeux hagards des passants du bord de la mer.
Le projet vise à renforcer la résilience de la population face aux catastrophes naturelles en améliorant les conditions de vie et en augmentant la capacité de production. L’ONG allemande WHH s’est engagée dans ce projet ambitieux, en tenant compte de l’extrême pauvreté à cause des catastrophes naturelles successives, de la malnutrition chronique, des mauvaises conditions d’hygiène venant d’un manque d’infrastructures sanitaires de base et de sites de décharges. Pour pallier ces défauts, WHH organise la gestion des déchets en mettant en place un Plan d’Assainissement Solide avec la CU, en l’accompagnant dans le système de collecte des déchets. La conception d’un système de tri et de filières de revalorisation des déchets sont étudiées pour préserver l’environnement.
PASSAT n’est pas un vain mot. Le projet est une réalisation concrète, avec la construction de latrines et même une formation sur leur entretien. Des points d’approvisionnement d’eau potable seront créés. Les puits traditionnels seront réhabilités. Il y aura la réparation des pompes défectueuses et la pose de nouvelles pompes à main avec contrôle strict de la qualité de l’eau. Les ouvrages hydro-agricoles seront pris en main avec la réhabilitation des barrages et des canaux d’irrigation, la construction d’impluviums, l’aménagement antiérosifs dans les bassins versants et le reboisement de la mangrove.
En ce qui concerne la sécurité alimentaire, des pépinières de semences améliorées sont organisées en tenant compte des parcelles de multiplication, de la formation à la culture fruitière, maraichère et nutritionnelle.
Ainsi le projet PASSAT, financé par le BMZ du ministère Fédéral de la Coopération économique et du Développement de l’Allemagne, ne laisse rien au hasard. Tout a été étudié jusqu’au moindre détail, et comme on a coutume de dire « c’est du Rain’i Boto, donc du solide ». Des milliers de ménages sont bénéficiaires du projet PASSAT en donnant priorité aux femmes et aux jeunes, lesquels seront impliqués dans le ramassage et la transformation des déchets. Le projet dure jusqu’au mois de juillet 2017 avec un système de subventions dégressives.
Adriana RAZA