Un vent d’une énième collecte de signatures en vue d’une motion de censure souffle de nouveau du côté de Tsimbazaza.
Le gouvernement Ravelonarivo est de nouveau sur la sellette. En effet, la démarche actuelle d’un membre du gouvernement qui, d’après les informations, « souhaite avoir la mainmise sur les fonds des sociétés commerciales à participation publique », risque de faire tâche d’huile. Cette affaire est en passe de provoquer une nouvelle tension entre l’Exécutif et les parlementaires. Ces derniers, se disant soucieux des principes de l’orthodoxie financière de l’Etat de droit et de la bonne gouvernance, ont décidé de se lever pour défendre le Trésor public, ou plus précisément, son Directeur général. Selon un communiqué publié mardi dernier, Orlando Robimanana subirait depuis quelques temps des dénigrements, des intimidations, des menaces et des acharnements de tous genres. Des faits que les députés refusent de laisser dans l’impunité.
Motion de censure. Hier, plusieurs députés issus de différents groupes parlementaires, entre autres, le « MAPAR », le « Hiaraka Isika », le « Malagasy Miara-Miainga », le « Leader Fanilo » et même des députés pro-HVM et des partisans de la « Plate forme pour la Majorité Présidentielle », en l’occurrence des Brunelle Razafintsiandraofa, Mara Niarisy, Ramarolahy Maurice, Rémi dit Jao Jean, Mamangy Norbert, Mamod Ali Hawell, Ninah et consorts, ont tenu une conférence de presse à Tsimbazaza. Une occasion pour eux de lancer une mise en garde contre toute tentative visant à faire pression sur le Trésor public et contre le limogeage de son Directeur général. « Les efforts fournis depuis six ans au niveau de ce département devraient être préservés ». Quant à lui, le député de Sambava, Mamangy Norbert, a déclaré : « nous lutterons jusqu’au bout pour défendre le DG du Trésor. Si c’est nécessaire, nous utiliserons toutes les prérogatives qui sont en notre possession ». En quelque sorte, un vent d’une énième collecte de signatures en vue d’une motion de censure souffle de nouveau du côté de Tsimbazaza. Cette fois-ci, certains députés pro-HVM sont derrière l’initiative. D’autant plus que dans son intervention, le député d’Ankazoabo Sud, Mara Niarisy, a reconnu indirectement que « la nomination du Premier ministre, le Général Jean Ravelonarivo, n’a pas respecté les procédures légales ».
34 milliards d’Ariary. Convaincus que le gouvernement fait actuellement pression sur le Trésor public pour retirer de l’argent de la caisse des sociétés d’Etat afin de financer la propagande du parti au pouvoir, le « Hery Vaovao ho an’i Madagasikara », en vue des prochaines élections communales, les parlementaires ont décidé de former une nouvelle alliance pour la défense de l’Etat de droit. Le ministre d’Etat, Rivo Rakotovao, qui n’est autre que le président national du HVM est particulièrement dans le collimateur de ce regroupement de députés. Le ministre d’Etat considéré du côté de Tsimbazaza comme un « Super-ministre », envisagerait de retirer 34 milliards d’Ariary de l’argent du Fonds d’Entretien Routier (FER). Pourtant, selon les parlementaires, cette démarche est illégale puisqu’elle est contraire à la Loi n°2014-014 du 06 août 2014 qui prévoit que les sociétés commerciales à participation publique sont sous tutelle du ministère des Finances et d’un ministère de tutelle technique. D’après les députés, « le fait que le PDS d’Antananarivo soit éclipsé par le ministère chargé des Projets présidentiels, de l’Aménagement du Territoire et des Infrastructures, dans la réhabilitation des routes dans la capitale, est anormale et inadmissible ». Même constatation pour le cas du ministère des Travaux publics concernant la réhabilitation des routes nationales. A entendre les explications du député d’Ikongo, Jean Brunelle Razafintsiandraofa, les députés envisagent de convoquer le gouvernement pour qu’il puisse s’expliquer sur cette affaire. Un face-à-face qui risque d’être très tendu vu la situation actuelle entre les deux Institutions.
Davis R