Rakotomalala Raoul Jean Anjarasoa alias Raoul’Jy, jeune star en devenir connue par sa manière de mêler le « kilalaky » avec d’autres styles musicaux, est actuellement directeur de sa propre entreprise opérant dans le domaine du bâtiment et de la construction.
Fils aîné d’une petite famille originaire de Morondava, il a toujours été le plus brillant, le plus responsable, mais surtout, le plus talentueux de la famille. « Durant toute mon enfance, je n’ai jamais quitté Morondava. Et je me suis déjà investi dans la musique dès mon plus jeune âge avec beaucoup d’artistes très connus dans le « kilalaky » actuellement jusqu’à l’obtention de mon Bac en 2004. Déjà en 2003, j’étais l’organisateur du festival « Tsidemboke », un festival qui rassemble tous les artistes qui prônent le « kilalaky ». Ce qui était d’ailleurs une réussite ! Si ce n’est trop osé, je dirais que je ne supporte pas les échecs » nous a – t-il confié avec un franc sourire. « Voilà pourquoi j’ai dû arrêter un peu la musique pour foncer dans les études supérieures après cet évènement. Mais aussi, parce que je savais à quel point il était difficile pour les parents de subvenir à mes besoins à Ankatso. Et que je ne voulais surtout pas les décevoir en ayant le souci de la réussite dans mes études justement. Je n’avais pas totalement abandonné le « kilalaky », mais il fallait savoir prioriser les choses. », a – t – il ajouté. Selon les dires de ses proches, il faisait partie des initiateurs du « kilalaky » bien avant que le grand Tsiliva ou les autres ne soient connus par le grand public.
Sociable, rassembleur et dynamique. Il est également très connu comme une personne dotée d’un savoir-vivre exceptionnel par ses manières de créer une petite solidarité avec son entourage. Selon ses proches, c’est lui qui a eu la première idée de lancer le festival « Tsindemboke » et du « Rifatse », dans l’esprit d’unir les artistes originaires du Menabe. D’où la création de l’association des artistes originaires du Menabe dont il est lui-même le président fondateur. Son petit frère nous a également rapporté que « C’est un gars qui aime beaucoup aider les gens. Raoul’Jy est responsable et très protecteur, surtout quand il s’agit de ses petits frères et sœurs. Avec lui, je me sens toujours en sécurité », conclut-il. Mis à part ses études, la musique et ses petites activités sociales, c’est un grand sportif. Il pratique le kick-boxing et l’haltérophilie. D’ailleurs, il est à la fois président de la section de kick-boxing et président de la ligue d’haltérophilie dans le Menabe.
Un « come-back » avec un nouveau style. Connu déjà en tant qu’initiateur du « Rap kilalaky » dans le Menabe juste avant sa pause dans le monde de la musique, Raoul’Jy est revenu sur scène après avoir décroché un contrat au « Paon d’or » en septembre dernier, et compte continuer son petit bonhomme de chemin. Avec un album DVD en gestation, il va nous régaler avec un nouveau style, le « Décakila », mariage du « décalé » et du « Kilalaky », dont la promotion est assurée par un grand producteur dans la capitale.
Pourquoi toujours ce mélange du « kilalaky » avec d’autres genres ? « Vous savez, chez nous, le « kilalaky » est dans le sang. J’ai grandi avec ce rythme , et plus encore, c’est une question d’identité dans ma région, donc je ne le laisserai pour rien au monde. Mais comme nous sommes dans une société en constante évolution. Les nouveaux genres musicaux en vogue m’ont donné l’envie de créer mon propre style en mélangeant ma musique qui est traditionnelle avec d’autres venues d’ailleurs. J’ai commencé à innover, en mariant le « kilalaky » avec le rap en 2003 et 2004, et ça a marché. Bref, j’essaie de sortir des sentiers battus sans pour autant les négliger ! Et aujourd’hui, comme le « décalé » fait rage dans tous les médias, j’ai essayé de le mélanger avec le « kilalaky », et cela sonne merveilleusement bien. J’ai même l’impression d’y trouver une certaine ressemblance. Peut-être parce que tous deux sont d’origine africaine, qui sait ? » nous a-t-il rapporté. Actuellement, Raoul’Jy projette de finir son album qui s’intitulera « Tsy misy mahasolo izy », un clip déjà disponible sur youtube. La sortie de l’album est prévue avant Pâques et juste après, le groupe compte se produire dans tout le pays avec le « décakila ». La capitale sera la première étape du périple. Puis, il envisage de continuer sa tournée en débutant par la région Nord pour cette année 2015. Voire, décrocher un contrat à l’étranger. Mais pour cibler et séduire toutes les générations et le maximum de public, Raoul’Jy promet que d’autres rythmes tel du slow, du reggae, du « kilalaky » seront inclus dans son album. Bon vent…
Propos recueillis par B.J.Chirac
