
Madagascar dispose en abondance de fruits et légumes encore bio et de bon goût. Mais une perte de production de l’ordre de 30% est enregistrée à chaque saison.
Une unité de séchage des fruits et légumes a été mise en place à Moratsiazo Ampefy, dans le district de Soavinandriana, région Itasy, dans le cadre de la mise en œuvre du Programme d’Appui Technique aux Producteurs à Madagascar (PATMAD) en partenariat avec le Centre Ecologique Albert Schweizer en 2008. En effet, la Grande Ile dispose en abondance de fruits exotiques et des légumes encore bio et de bon goût. Mais à chaque saison, les pertes de production enregistrées sont au minimum de l’ordre de 30%, car les fruits et légumes sont laissés pourrir et avariés soit au niveau du site faute de preneur, soit durant leur transport, soit sur le marché à cause de la mévente. « C’est pour éviter tout cela que le PATMAD qui devient une association, promeut la transformation de ces produits agricoles en installant une unité de séchage de produits. C’est la première unité de transformation dans l’Indianocéanie. Par contre, c’est la 2e unité de séchage répertoriée en Afrique », a expliqué Randrianarisoa Jean Luc, chef secteur Agro-transformation au sein de l’Association PATMAD.
Normes internationales. Notons que le programme financé par cet organisme allemand a déjà pris fin. L’Association dispose maintenant de son autonomie de fonctionnement pour relancer cette activité de transformation de fruits et légumes. « Nous appuyons une coopérative productrice de ces fruits et légumes pour approvisionner l’unité de séchage. Et notre capacité de production s’élève en moyenne à 960kg de produits séchés par semaine mais cela varie suivant la saison des produits. Quant au processus de séchage proprement dit, c’est entièrement naturel. On n’introduit aucun additif dans la conservation des fruits et légumes séchés. Pourtant, leur goût et leur valeur nutritive sont bien gardés », a-t-il raconté. L’Association possède également d’un laboratoire pour le contrôle de la qualité des produits finis, mis à part l’unité de séchage. « Les produits séchés respectent bien les normes internationales. Nous produisons entre autres, des bananes séchées, des pôk-pôks séchés, des pommes séchées et des fraises séchées, des oignons séchés et des tomates séchées. Cela dépend aussi des commandes des clients. Et c’est le ministère de la Santé qui délivre le certificat de consommabilité des produits finis avant leur écoulement sur le marché ou leur exportation. Par contre, seul le litchi séché est certifié bio étant donné que le coût de la certification n’est pas encore à notre portée », a fait savoir le promoteur.
Débouché non saturé. Par ailleurs, l’Association PATMAD veille à tout prix à la valorisation des fruits et légumes depuis leur préparation jusqu’à leur mise en conditionnement. A titre d’illustration, la partie brunie des fruits séchés sert à fabriquer du rhum arrangé. Par contre, les écorces des produits sont utilisées comme alimentation de vers de terre dans le dessein de fabriquer des composts. Quant aux produits séchés, on peut les consommer en tant qu’amuse bouche ou ingrédients pour la pâtisserie, entre autres, PATMAD exporte des fruits et légumes séchés d’une quantité de plus de 2 tonnes par an, toutes variétés confondues, vers l’Europe. « Le débouché est loin d’être saturé. D’autant plus, les matières premières disponibles sont encore sous-exploitées. C’est pourquoi, nous partageons nos expertises avec les autres promoteurs de projet désirant se lancer dans la transformation des fruits et légumes à Madagascar. Nous organisons ainsi quatre sessions de formation par an en leur faveur afin d’étendre cette activité dans toutes les régions de l’île », a conclu Randrianarisoa Jean Luc.
Navalona R.